• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de Jeff

sur Immigrants Français au Québec : L'Arnaque


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

Jeff 2 avril 2009 00:52

Statistiques fort intéressantes, pour un québécois encore plus que pour un français. J’ai mentionné votre article sur mon nouveau blog, http://www.ordonc.ca

Bien que de toute évidence biaisées dans leur sélection même, ces statistiques ne sont pas fausses. Cet article a beaucoup de résonance chez moi qui ai vécu une situation de quasi-émigrant aux Antilles anglaises dans les années 90. Parti pour un pays que j’aimais beaucoup et depuis longtemps, il se trouve qu’après huit ans, je n’arrivais plus à le supporter et que mon attitude, de béat admirateur au début, s’était progressivement mutée en dépit, en récriminations constantes et en critiques acerbes. Au fond de cet article je sens le même dépit, les mêmes regrets, l’impression d’avoir été floué... Et je comprends.

C’est le propre de l’immigration que de créer chez l’émigrant cette sorte de dédoublement presque schizophrénique entre l’appartenance au pays hôte et l’appartenance au pays d’origine. Le rêve du nouveau pays, en se frottant à la banalité du quotidien, se transforme en rêve du pays d’origine. On n’arrive plus très bien à se souvenir des raisons pour lesquelles on l’a quitté en premier lieu et on se met à l’idéaliser conne une sorte de paradis perdu. 

Je suis né dans un petit village de cette région du Québec qu’on appelle "Le bas du fleuve". Dans ce petit village habitaient, depuis la fin de la seconde guerre mondiale, un seul couple d’immigrants français, la famille Laurent dont le père était boucher. Après avoir vécu au Québec pendant des décénnies, ils décidèrent de rentrer en France. ...Un an plus tard ils étaient de retour dans ce même petit village québécois qu’ils avaient peut-être immensément détesté en silence pendant des années. Ils y ont fini leurs jours et reposent en paix dans le cimetière du village. La France qu’ils ont retrouvé n’avait plus rien à voir avec celle qu’ils avaient laissée (Celle rêvée...) et ils ne s’y reconnaissaient plus. 

Ainsi va la vie !

Jeff


Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès