Les chefs de la police israélienne, Gideon Ezra et Moshe Karadi, ont quitté leur pays dimanche à destination de Paris, à l’invitation de Nicolas Sarkozy qui veut profiter de leur « expérience » en matière de « maintien de l’ordre ».
La police israélienne, et pas seulement l’armée, est un élément actif de la répression des Palestiniens. En octobre 2000, c’est elle qui a assassiné en toute impunité 13 citoyens Palestiniens Israéliens désarmés, qui protestaient, en Israël, contre la répression sanglante opérée par l’armée dans les territoires occupés. Des dizaines d’autres avaient été blessés, par balles notamment.
Le quotidien Haaretz, qui donne l’information, ajoute que les deux chefs policiers (l’un est ministre de la Sécurité Publique, l’autre Haut Commissaire de la Police) doivent rester quatre jours en France, où ils auront des entretiens avec Sarkozy et ses collaborateurs, sans oublier de passer en revue des unités de CRS ou gendarmes mobiles.
« On s’attend qu’Ezra et Karadi apportent à leurs homologues français la leçon qu’ils tirent de la répression des émeutes dans leur propre pays, dont les événements d’octobre 2000 », écrit Haaretz.
« Il se dit que la partie française est vivement intéressée par le savoir-faire israélien en la matière », ajoute le quotidien israélien.
Des thèmes de coopération plus approfondie entre les services de police des deux pays seront également abordés, poursuit le journal.
Le journaliste israélien fait ironiquement remarquer que cela pourrait aboutir à un téléscopage. En effet, la justice française a lancé un mandat d’arrêt international contre le milliardaire israélo-franco-russo-angolais Arcady Gaydamak, impliqué dans un trafic d’armes.
Après avoir observé un profil discret, où il n’acceptait de se montrer que dans son fief de Moscou, Gaydamak est apparu au grand jour ces derniers temps en Israël, où il vient de prendre officiellement la présidence du club raciste d’extrême-droite Bétar de Jérusalem. Il parle même de participer aux prochaines élections législatives.
Mais on peut faire confiance à Sarkozy pour ne pas mettre en œuvre les décisions de la justice française, et ne surtout pas demander à ses amis israéliens l’extradition du mafieux Gaydamak.