extrait d’un post sur indymédia Lille :
deux poids, deux mesures ?
Patrice Bardet évoque dans l’un des messages la menace qu’aurait reçue Danielle Bleitrach en juillet dernier en disant que, elle, n’a pas bénéficié de la protection de la DST. Mais pourquoi cette suspicion permanente ? Certes, je n’ai pas cru déceler un quelconque frein de l’expression de Danielle Bleitrach qui est une des productrices les plus prolixes des réseaux alter-informatifs, mais peu importe : pourquoi suspecter qu’elle n’aurait pas bénéficié des mêmes mesures si elle avait été confrontée à une menace jugée de même ampleur par les services de police ? Il faut arrêter de se la jouer Calimero. Danielle Bleitrach a reçu des menaces de mort pour les propos qu’elle tient ? Ce n’est évidemment pas acceptable. Ginette Skandrani, la militante extrémiste aux sympathies négationnistes, a été rouée de coups par des inconnus à son domicile ; ce n’est pas plus acceptable et les auteurs de cette agression doivent (et, n’en doutons pas, seront) recherchés, déférés devant la justice et punis.
Il n’est pas acceptable de tenter de minimiser ce qui arrive à quelqu’un sous prétexte que les idées qu’il défend ne sont pas conformes aux siennes.
Le site [ http://brightsfrance.free.fr/phpBB2 ] rapporte les propos de Jeff Jacoby, un avocat américain, à propos, justement, du négationnisme (puisque l’agression de Skandrani remet cette question dans l’actualité). Cet avocat rapporte les propos d’un juge de la cour suprême des USA en 1929, commentant le premier amendement de la constitution : « S’il y a un principe de la Constitution qui doit être plus impérativement protégé que les autres, c’est celui de la liberté de pensée. Pas la liberté de pensée pour ceux qui sont d’accord avec nous, mais la liberté de pensée pour ceux dont nous haïssons les pensées. »
Danielle Bleitrach, dans une ligne de discussion sur Bellaciao disait (je reformule) qu’elle ne se sentait pas l’envie de réclamer, « au nom de Voltaire », la liberté d’expression pour Faurisson. Je pense qu’en réalité, poussée dans ses retranchements, un jour où elle ne serait pas trop énervée, elle l’admettrait car il n’y a pas d’autre solution ... La liberté de conscience, « première des libertés » disaient les communards, et la liberté d’expression sans laquelle l’affirmation de la liberté de conscience serait vide de sens sont le premier acquis à défendre ... et la liberté d’expression de Faurisson, Skandrani, Gollnish, comme celle de Bleitrach, Redeker ou la mienne.
signé : Daniel