Salut, merci pour l’article.
Ce qui me paraît balaise, c’est qu’il est très décomplexé en le disant. Ça lui semble naturel de donner des leçons de démocratie et de tolérance à 500 millions d’européens. On est des vieux potes, no hard feelings between us. Ou alors peut-être que pour lui, l’Europe est vassale des Etats-Unis, et basta, rien à ajouter. CEE, ce n’est pas la traduction de NATO ?
J’avais lu quelque part, sur agora vox je crois, qu’Obama était très peu « européen ». Son programme électoral ne faisait virtuellement pas allusion aux relations avec les alliés du vieux continent. La Chine, l’Asie, la Russie, l’Afrique, oui, mais nous rien. Apparemment, tout roule. On est bien en laisse. Il faut dire qu’avec la Grande Bretagne et des gens comme Sarko ou Berlusconi, les States ne doivent pas trop s’inquiéter de problèmes d’alignement dans les rangs.
Il me paraît évident que ce discours flatte la Turquie, bien sûr, mais envoie le message très clair que les USA cherchent à se désengager de « la guerre contre le terrorisme » et à désamorcer un contentieux désastreux avec le monde islamique. Pareil avec l’Iran, qui redevient ces derniers temps un interlocuteur valable. Bush est bien parti, on essuie les plâtres.
En plus, les mauvaises langues, genre Todd ou Meyssan, susurrent que les États-Unis se méfieraient d’une communauté européenne réellement unie et géopolitiquement puissante. Un partenaire en affaire, d’accord, mais une grande puissance rivale, no way. Alors le grand frère nous pousse à ouvrir largement nos grilles à toutes les orphelins de l ’URSS, crétinement pro-américains, et le vaisseau CEE ressemble de plus en plus à une barge ingouvernable. D’une pierre deux coups.
Comme le disait (approximativement) le fictif premier ministre Hugh Grant dans Love Actually : quand un ami nous martyrise et nous manque de respect, ce n’est plus un ami. En seraient-on là, déjà ?
Pour terminer, et revenir au sujet de la Turquie, je pense qu’on aurait du dissocier une Europe politique d’une Europe commerciale. On aurait pu ouvrir un vaste marché intérieur tout en fermant le club politique à une sélection plus restreinte, comme celle de l’Europe des 12. Moins la Grande-Bretagne, qui croit faire perdurer son Empire en sautant en croupe du canasson yankee et en se démarquant continuellement de ces vulgaires continentaux que nous sommes. Phew.