Rappelons que la Turquie est intervenue à la suite d’un coup d’Etat de
pistoleros grecs, à la solde des colonels. Que la minorité turque était
menacée en permanence et subissait des exactions depuis des décennies.
Sans vouloir vous donner tort complètement, il faut quand même nuancer le propos : les violences intercommunautaires visant des civils (qui furent le fait de
groupes extrémistes minoritaires présents dans les deux communautés)
ont commencé réellement en 1962-1963, après l’indépendance. Des plans
extrêmement agressifs (purification ethnique) ont existé de la part des
militants nationalistes radicaux grecs, mais l’idéologie du camp opposé
allait bien plus loin que l’autodéfense. Par ailleurs l’opération
militaire turque de l’été 1974 est allé très au-delà de sa mission
théorique de protection des Chypriotes turques, il s’agissait
clairement d’une opération de conquête. Le gouvernement Ecevit, qui
bénéficiait, dans le premiers jours de l’opération, d’une certaine
permissivité de la communauté internationale, a délibéremment ignoré
les appels au calme ainsi que les résolutions de l’ONU qui furent
adopté par la suite pour pousser au maximum son avantage en terme de
gains de territoires. A l’occupation militaire la Turquie a ensuite
ajouté une politique de peuplement qui a duré jusqu’au années 2000.
Que du côté chypriote grec on
tente souvent de s’exhonérer de certaines responsabilité historiques
pour mieux apparaître comme des victimes, c’est clair. Cela dit, cela
n’enlève en rien à l’aspect purement cynique de la politique chypriote d’Ankara, qui tient d’ailleurs pour quantité négligeable les intérêts des turcochypriotes « de souche ». La question chypriote, du côté turc, me paraît largement prisonnière de la tradition doctrinaire qui règne au sein des états-majors de l’armée, qui sont omnubilés par des concepts géostratégique datant du XIXè siècle.