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Commentaire de winkiesman

sur Rue89 lance un site bilingue espéranto-anglais : le titre en espéranto, le reste en anglais !


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Τυφῶν בעל Perkele winkiesman 11 avril 2009 18:09

ATTENTION CE LIEN EST UN PIÈGE ! KROKODILO, NE CLIQUE PAS !

Or, informilo est un mot espéranto, composé de la racine inform- et du suffixe -il désignant un outil, un instrument, avec la finale -o des substantifs. L’ensemble signifiant « bulletin d’information ».

C’est cool, ta vie.

En outre, La Informilo est également le titre d’un bulletin régional d’information sur l’actualité espérantiste, édité par Espéranto France-Est, association regroupant les départements Meurthe et Moselle, Meuse, Moselle, Bas et Haut-Rhin et Vosges.

En supposant que vous connaissez l’espéranto, et que vous ne vous trompez pas sur la signification de ce mot, c’est un titre tout à fait logique, pour ne pas dire, peu original.

Reconnaissons que le choix de ce mot est particulièrement judicieux, car il est très évocateur,

Non. Et je ne justifierai pas plus que vous cette affirmation.

euphonique, doux à l’oreille,compréhensible dans de nombreuses langues, latines et germaniques.

Non plus, ne serait-ce que parce que l’espéranto est une langue slave.

De plus, il nous change agréablement des innombrables dérivés des « news », tous ceux qu’on aurait pu trouver en se creusant un peu les méninges : News-demain, Futuronews, A-la-pointe-des-news, Supernews, Soir-News, Matin-news, l’Eclate-news, sans oublier toutes les variantes genre teknik-news, car ce magazine anglophone sera consacré à l’actualité des nouvelles technologies.

Bon, c’est sur que, en espéranto, c’est moins banal. Pour ne pas dire rare...

Reste qu’on s’interroge : pourquoi le titre n’est-il pas en anglais  ?

Parce que c’est un site anglophone, lequel est donc adressé à des anglophones, pour qui le charme exotique et dépaysant de l’anglais n’est plus tout à fait le même que pour un monolingue non anglophone.

Les charmes de l’anglais seraient-ils épuisés, souffrirait-il d’une certaine désaffection  ?

...Dit-il lorsqu’un site lance un bulletin d’information en anglais.

On n’ose imaginer qu’il s’agisse de pauvreté lexicale  !

LULZ...

Serait-il devenu d’un banal, presque... has been  ?

L’anglais, banal sur un bulletin anglophone ? Quelle surprise.

La page de lancement ne l’explique pas.

Parce que tout le monde s’en fout ?

Quoi qu’il en soit, grâce à cet audacieux emprunt à l’espéranto,

Quelle audace ! Ils auraient pu lui donner un nom dans une langue vieille comme l’humanité, et exotique, mais ils ont préféré une construction sans âme ni identité.

le site part sur de bonnes bases : originalité et humanisme.

C’est noté. Je compte ouvrir bientôt un site intitulé « Nazisme et Espéranto ». Je ne doute pas que vous ferez la preuve de mon humanisme...

Comme vous ne saisissez jamais l’ironie, voici un sous-titre : NON, L’ESPERANTO NE REND PAS LES TRUCS HUMANISTES ET QU’UNE TELLE IDEE PUISSE ÊTRE AVANCEE SERIEUSEMENT EST UNE PREUVE DE LA NATURE DELIRANTE DE VOS PROPOS.

Soyons honnêtes : si les langues sont en perpétuelle lutte territoriale, elles ne sont nullement propriétaires de leur vocabulaire, et c’est de bonne grâce que l’espéranto s’offre aux autres.
Pourtant, pourtant, il nous semble que le légendaire « fair play » anglo-saxon aurait pu se manifester à cette occasion par un encadré présentant l’espéranto
,

Pourquoi faire ? Ce n’est pas comme si quelqu’un pouvait ignorer l’existence de cette langue.

ainsi que la problématique de la communication européenne et internationale, un peu comme on présenterait un oncle apprécié ou un parrain.

Peut-etre qu’ils n’ont rien à foutre de l’espéranto, et que tout ce qui les intéresse, c’est l’originalité à peu de frais.

Rue89, contacté, n’a pour l’instant pas répondu. Malgré cette ingratitude navrante, je crois pouvoir parler au nom de l’espéranto et souhaiter bonne chance à ce nouveau média en ligne « bilingue » !

Il va être anglophone, votre machin, pas bilingue. Et c’est dit plusieurs fois.

La modestie de l’espéranto dût-elle en souffrir, il faut reconnaître que, si les médias ignorent régulièrement l’espéranto,

Les media (sans s ni accent) n’accordent pas de choses plus d’importance qu’elle n’en ont à l’instant T. Si vous vous suicidez en mangeant votre clavier et en laissant une note « mi l’avoir fakta por l’esperantoj », nul doute que vous passerez au vingt heure, et qu’on expliquera brièvement ce qu’est cette langue.

ils n’hésitent pas à lui emprunter des mots, de même que le monde du business.

LOL WUT ?

Le Canard enchaîné a une rubrique « Le coin des piqueurs » qui égratigne leurs confrères lorsqu’ils ont « oublié » de mentionner d’où leur venait l’info... Peut-être faudra-t-il bientôt qu’un site espérantiste tienne une rubrique similaire ? En fait, c’est déjà fait  !

On savait que vous étiez capable de vous livrer à des manifestation de militantisme tout à fait ridicules. Ça me rappelle un peu les copocléphiles...

Un espérantiste a eu la bonne idée d’inciter les sympathisants à collecter autour d’eux des exemples d’emprunts volontaires, ainsi que des effets comiques involontaires comme il s’en produit avec toutes les langues.

COOL STORY BRO...

Le site se nomme « La Venko » (la victoire), et s’interroge, sur le mode ironique : « Ĉu vi scias, ke Esperanto jam venkis ? »
- « Savez-vous que l’espéranto a déjà vaincu ? 
 »

C’est vrai ça, d’ailleurs, tout le monde est en train de l’apprendre pour « communiquer vraiment », c’est la nouvelle langue mondiale, CNN diffuse des « informes îlots » et vous avez fait un beau rêve.

Un exemple d’effet comique : une banque hollandaise qui s’appelle Rabobank, ce qui en Eo voudrait dire « la banque du vol »  !

Et en portugais, ça veut dire « la banque de la queue ». Mais je doute que cela soit volontaire.

« The name Esperanto was adopted from the book « The Alchemist » by Paulo Coelho, wherein the language Esperanto is described as the language of universe.  »

L’espéranto, langue universelle fictive... ça correspond assez à ce que j’en sais.

Tento (tentation), un papier-toilette slovaque, ainsi commenté par celui qui l’a remarqué :
« Kiu povas rezisti la tenton de ĉi necesejpapero ? » (Qui peut résister à la tentation de ce papier-toilette ?
)

AHAHAH

Au vu de ces appellations aux sonorités espérantophones (Suno, Rimarko, Bazaro), on peut se demander si les publicitaires n’étaient pas en manque d’inspiration...

Les « créatifs », dénués d’originalité ? Allons donc. Je rappelle ici que la publicité est une nuisance, et que les publicitaires se droguent pour oublier à quel point ils sont la lie de l’humanité.

Non, en fait, c’est tout simplement la preuve du charme indéniable de l’espéranto et de ses sonorités,

Une langue parlée par 0,003 % de la population planétaire est exotique pour les 99,997 qui restent, c’est mathématique.

Ainsi que Konduki, qui explique l’origine du nom, et l’accompagne d’un commentaire pas vraiment agréable, mais l’intention y est :
« konduki is the word for “guide” in esperanto, a language that has enjoyed brief periods of hope from groups of esperanto advocates as an alternative to English as a global, unifying language (never happened !). 
 »

C’est peut-être pas agréable, mais c’est tout à fait vrai, et un très bon résumé. C’est tout ce qu’il’y a à savoir sur l’e-o. ça rappelle aussi, involontairement, le conducator...

Rendons ainsi à César ce qui est à César, et à l’espéranto ce qui est à l’espéranto... Et merci à tous les samideanoj (partisans de la même idée) qui ont signalé ces emprunts à la langue de l’espoir
.

La langue de l’espoir... Etymologiquement, ça se tient peut-être, m’enfin, vous seriez plus désesperants que des esperants.

Ajoutons en guise de conclusion que, contrairement à cet agréable breuvage « Esperanto vin » (illustration au tiers de la page, à droite), l’espéranto est à utiliser sans modération  !

Et quand on mélange plusieurs vins de provenance différentes, on obtient une affreuse piquette sans âme comme l’espéranto.

Typhon, Kissu ; ♥ 


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