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Commentaire de Philippe D

sur Petite histoire du droit d'auteur : le pognon, le public et l'art


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Philippe D Philippe D 16 avril 2009 16:51

Oui mais ce que je ne comprends pas fondamentalement dans un tel raisonnement Philippe, c’est pourquoi le peintre ou le sculpteur serait plus ou moins artiste qu’un autre ?

Personne ne peut répondre à ta question. 

Pourquoi la valeur de sa création matérielle serait intrinsèquement moins profitable que toute œuvre dont le principe est de pouvoir être indéfiniment reproduit alors même qu’il n’y a pas de surcoût ? Une sculpture voit elle son « prix » défini par le nombre de personnes qui la contemplent ou par le prix qu’accepte de mettre l’acheteur ?

Les artistes graphiques doivent veiller à la diffusion de leurs oeuvres. C’est ce que j’appelle droit de regard incontournable. Prends le cas d’un peintre qui fait des lithographies ou d’autres tirages d’art en quantité limitée à 10 ou 100 exemplaires. La valeur est pour une bonne part liée au coût du tirage et à la rareté plus ou moins grande (importance du tirage) Il existe un contrat moral entre l’auteur, l’éditeur et l’acquéreur sur la garantie donnée. Respect de la qualité et de la quantité tirée. 

Si Tartempion pirate l’oeuvre et la vend à 10 000 exemplaires, sans autorisation ni droits, il y a atteinte aux droits de l’artiste et de l’éditeur. Si la société Duchmol qui fabrique des camemberts se sert du visuel pour ses étiquettes de fromages, idem. Si un site internet propose une gamme de produits de carterie reprenant le visuel, toujours piraté, Idem.

L’ oeuvre qui devait rester dans un cadre précis, selon les souhaits de l’artiste, est détournée. L’artiste lui-même voit sa cote baisser par une diffusion massive et incontrôlée. Il n’a plus qu’à changer de nom, de style. Et pourquoi pas de tête ? J’ai suffisamment vécu cette histoire pour en connaître les ravages psychologiques. C’est le risque de la diffusion. Mais si il n’y a plus aucun cadre légal sur lequel s’appuyer pour demander réparation, autant dire que nous ne voulons plus d’art ni d’artistes. 

Sinon, je ne vois pas pourquoi on distinguerait la propriété intellectuelle liée aux droits d’auteurs de celle liée à l’industrie. 

Les principes sont similaires, les cadres d’applications sont très spécifiques.


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