Il y a l’inceste, et il y a les séquelles qu’il laisse qui peuvent être terribles. En ce sens, si la pénalisation ne mène pas directement à une réduction immédiate, elle peut être infiniment utile quant à la façon pour la victime de réussir à se structurer ensuite. Là, on est dans un déni dans lequel se complaisent d’ailleurs quantité d’élus, ce qui fait que les victimes en difficulté sociale se trouvent face à un dilemne : je dis pour qu’il comprenne pourquoi je m’en sors pas et m’aide à trouver l’aide adéquate ou je me tais ? De ce que je sais, dire ne sert à rien. Ce serait plutôt limite humiliant parce que non entendu au niveau de ces séquelles et elles sont nombreuses. Bien des victimes d’incestes ont des parcours chaotiques à tous les points de vue, et le vécu social de cette réalité peut être difficile.
Par ailleurs quand il y a besoin de soins, les trouver n’est pas si simple. Je peux vous dire pour avoir été stagiaire psy en hôpital psy que la compassion n’est pas la qualité la plus répandue, et la tendance à labelliser très protectrice.
L’inceste a un coût énorme à tous les niveaux (psychique, affectif, social, professionnel, de santé publique...) et parfois je me demande si on pose les bonnes questions. N’importe qui a fait partie d’un réseau de soutien sait que tous les milieux sont touchés. Par ailleurs, il y a le témoignage des plus intéressants « Fils de Juge » des enfants Roche.
L’élu qui légifère sur l’inceste, s’il est concerné par lui, ce qui ne peut s’exclure par principe, se met en situation d’être jugé.
Parfois j’en arrive à la conclusion qu’il faudrait avoir les moyens de faire pression sur nos élus quand ils ne font pas leur boulot, eux qui ont tout fait pour avoir nos voix.