@Antoine Diederick,
La question de l’Islam en Europe n’est -elle pas, au final, un questionnement sur nos propres valeurs, le fait qu’il n’y a plus de projet mobilisateur et fédérateur en Europe dans lequel nos concitoyens peuvent s’investir . Ne sommes nous pas en face d’une crise des valeurs et d’un manque de définition, de repères alors que l’environnement mondial change rapidement
Votre questionnement est pertinent puisqu’il rejoint l’approche de nombre de sociologues qui constatent une recrudescence d’adhésion aux valeurs religieuses chez les individus du monde.
Si la religion musulmane est mise en avant actuellement, c’est tout simplement lié au fait que c’est celle qui parvient à obtenir le plus de fidèles dans le monde actuellement.
Mais ce que les sociologues relèvent principalement, et c’est sans doute là le point le plus dangereux, est une tendance vers la radicalité dans l’interprétation des valeurs religieuses ; là non plus, ce n’est pas une spécificité de l’islam, cette religion étant la partie la plus visible.
L’explication fournie est justement une perte de valeur ne permettant plus de se situer dans l’espace et dans le temps. Même dans le monde occidental, cette poussée des religions est forte. Ce n’est pas tant les valeurs sur un plan théorique (ou philosophique) qui pose problème, mais la forme qu’elles prennent dans la vie quotidienne, la perception inhérente à chaque individu dans sa vie de tous les jours.
La religion est plus perçue comme un refuge, comme le souligne Sfez, dans une société qui ne sait plus communiquer avec elle-même, dont la cohésion est contestée, dont les valeurs se délitent, que des symboles trop usés ne parviennent plus à unifier