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Commentaire de Alain Michel Robert

sur Seulement 10000 artistes sur les 140 000 inscrits à la SACEM ont signé la pétition !


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Alain Michel Robert Alain Michel Robert 26 avril 2009 09:16

Lorsque, dans un « système » quel qu’il soit (biologique, chimique, sociologique, politique...) les moyens d’information changent, c’est tout le système qui change.
Nous assistons, sous nos yeux, à une transformation radicale de notre vieux système... parce que la circulation de l’information est entrain de changer... avec Internet.
Alors, certains diront : « La démocratie c’est cause toujours le pouvoir s’en fout », ça n’est pas faux, mais il faut voir plus loin : nous sommes en train de vivre un profond changement de société... et « l’ancien régime » ne peut rien contre ça. Il va tenter de « sauver les meubles », il peut même se durcir pour ne pas perdre ses « privilèges », mais la révolution internet est en marche et rien ne l’arrêtera.

Ce qui me fait le plus de peine dans cette « affaire Hadopi » c’est de voir certains artistes que j’ai beaucoup aimé, se ranger du côté du passé et du pouvoir, alors que tout artiste véritable se doit d’être un « prophète » tourné vers l’avenir dans le souffle d’une création qui, elle, est toujours, quelque part, contestataire si elle se veut sincère ou simplement honnête. Tout le reste n’est que la soupe marchande de collabos ringards. Mais où est donc passé « l’imagination au pouvoir » tant revendiquée dans leur jeunesse par ceux-là mêmes qui aujourd’hui n’arrivent pas à voir autre chose que la solution manichéenne que leur propose une politique usée : « Si vous êtes contre Hadopi, vous êtes des voleurs ! » « Hadopi ou c’est la mort de la création française ! »  ? Pour des artistes « créateurs » justement, « ça craint grave » comme dit ma fille !!! N’est-ce pas Maxime Leforestier qui chantait il y a 30 ans : « Nos plus beaux souvenirs sont ceux que l’on s’invente... et l’imagination ne me fait pas défaut. » ? Il est aujourd’hui sur la liste maudite mais terriblement « buzzante » des artistes pro-hadopi. Une misère !

Quelque soit l’issue d’Hadopi, ce moment marquera une rupture. L’effet le plus certain, c’est que cette loi aura réussi un coup d’une perversité extraordinaire : rendre les artistes antipathiques aux yeux de leur propre public ! Du grand art politique ! Diviser pour mieux règner... et il y en a qui marchent dans la combine !
Les artistes sont, aux yeux de ceux qui les aiment, des symboles. Si le symbole s’inverse et n’est plus porteur d’espérance, de liberté, d’idéal, d’avenir... alors l’artiste n’est plus rien et retombe dans la poussière de l’Histoire.
L’affaire « Susan Boyle » est, ici, révélatrice d’un rejet puissant par le public de « ceux qui ont déjà tout  » (amour, argent, gloire et beauté) et qui voudraient encore plus. La révolte gronde... les symboles sont entrain de changer de nature.
Un artiste véritable est toujours un révolutionnaire... et un révolutionnaire, c’est queqlu’un qui entend pousser l’herbe comme disait Léo Ferré. Ca ne fait pas de bruit l’herbe qui pousse... Circulez, il n’y a rien à voir... ! Léo, réveille toi, ils sont devenus vieux dans leur tête... !


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