Adama,
Je suppose que dans le Jura il n’y a guère de Roms...
Au contraire, ils sont assez nombreux et présents depuis longtemps, ils sont de ceux qu’on appelle Manouche (de manus : homme en rromani). De plus, je n’ai pas vécu uniquement dans le Jura, et j’ai eu l’occasion de cotoyer des Roms de Roumanie, des Kalderash pour être plus précis. Ils appartenaient, il est vrai, à des catégories sociales nettement plus favorisées que celles des Roms que vous évoquez dans votre post.
La question n’est pas d’idéaliser une population, dans une quelconque « vision romantique de bohémiens », avatar du mythe du « bon sauvage », mais de tenter d’avoir une réflexion le plus rationnelle possible. Démarche que j’essaie de faire mienne, autant que faire ce peut, sans toutefois y parvenir toujours, dans l’approche des problématiques « passionnelles » dont la question rom par exemple (nous pourrions aussi évoquer la question juive, ou la question du conflit israelo-palestinien, qui recoupe en partie la première sans toutefois l’englober).
Nous (peuples sédentaires, marqués par le nationalisme) sommes confrontés à une population transantionale (quoique s’étant établi dans des territoires assez variés) ne disposant pas d’une unité politique. Une population qui partage une culture commune, quoique marquée pour chacun de ces groupes par l’histoire des pays où ces groupes se sont d’abord établis (ou ont été établis). On peut évidemment se contenter où d’une vision angélique et caricaturale du « fils du vent » incarnation de la liberté, ou son opposée celle, tout aussi caricaturale, d’un peuple de mendiants, asociaux, dépourvus de cultures, voleurs et menteurs (image particulièrement en vogue dans l’Allemagne du IIIe Reich).
La réalité comme toujours, est beaucoup plus complexe. De nombreux Manouches ne se considèrent appartenir au même peuple que les Roms des pays de l’Est pour lesquels ils vouent un mépris certain, qui ne divergent guère des à-priori que nous avons pu voir fleurir sur ce fil (mépris qu’on pu nourrir par exemple les Juifs de haute condition pour la population besogneuse des ghettos).
Pourtant, nous sommes devant une opportunité historique pour tenter de nous pencher sur cette question dans un cadre européen, comme le suggère ici l’auteur. Ce sera difficile dans un climat de haine, d’hystérie collective de la part des populations « nationales », mais aussi par l’absence d’organisation politique des Roms (au sens où nous l’entendons).
Evidemment, on peut également s’en désintéresser, se contenter des images d’Epinal et advienne que pourra. Eventuellement prendre des mesures répressives. C’est un choix de société, il a déjà été fait, les Roms et les Ashkénazes ont pu le ressentir jusque dans leur chair.
La question de la reconnaissance du génocide des Tsiganes a également fait débat au sein de la communauté juive. Un exemple éclairant est celui qui a vu l’affrontement d’Elie Wiesel (Directeur dans les années 80 de l’Holocaust memorial Council) et de Simon Wiesenthal qui souhaitait voir des représentants de la communauté rom au sein de cet organisme chargé de perpétuer la mémoire de la shoah. Elie Wiesel refusa en disant « qu’il ne fallait pas dévaluer l’holocauste », ce à quoi Wiesenthal répondit judicieusement "qu’il ne fallait pas dévaluer le nazisme« .
Quant à mon »égalitarisme« , je ne le prend pas comme une injure, d’ailleurs s’il avait été un peu plus répandu, peut-être n’aurions nous pas à regretter aujourd’hui l’extermination de plusieurs millions d’individus pour motifs raciaux.
Et pour ce qui est d’idéaliser, je vous renvoie à ce post que j’avais écrit suite à l’article de R-sistons, »Devoir de mémoire : la Shoah des Tziganes" :
Véronique,
c’est vrai qu’on peut émettre un petit bémol sur cette phrase. Pour autant, il se trouve que même si l’on assiste à une montée d’un sentiment d’antisémitisme diffus actuellement, les Juifs connaissent depuis la fin de la seconde guerre mondiale une relative tranquilité et en tout cas bénéficient d’une prise de conscience de ce qu’ils ont eu à subir au cours de l’histoire, ce qui n’est hélas pas le cas des Tsiganes, victimes de tracasseries diverses dans nombres de pays d’Europe de l’Ouest et de flambées de violence, voir de pogroms dans certains pays de l’Est (notamment en Roumanie).
26/04 16:11 - claude
ps : page à consulter : Famous Gypsies Artists, Writers, Scientists, Actors & Actresses, (...)
26/04 15:59 - masuyer
Bois-Guibert, tss tss tss. Qui a parlé d’hôpital psychiatrique. Je ne suis pas très (...)
26/04 15:44 - Bois-Guisbert
Me suis-je bien fait comprendre ? Absolument ! A la soviétique, je dirais ! Asile (...)
26/04 15:39 - claude
@ jack nico menaces physiques ??????????? je n’ai fait que parler de renvoyer les (...)
26/04 15:28 - masuyer
Bois-Guibert, En revanche, on déplorerait l’extermination supplémentaire de dizaines de (...)
26/04 14:55 - Bois-Guisbert
Quant à mon »égalitarisme« , je ne le prend pas comme une injure, d’ailleurs s’il (...)
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