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Commentaire de Thomas

sur Comprendre HADOPI, ses enjeux, ses risques (6/6)


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Thomas Thomas 28 avril 2009 12:30

> Je ne fais pas davantage l’instruction à décharge de la loi Hadopi que le contraire, Thomas, mais tache au contraire d’aborder la critique de cette loi avec davantage d’impartialité et subtilité que vous ne le faites, notamment en confirmant que vous n’instruisez effectivement qu’à charge.

Je ne me cache pas d’être hostile à cette loi, notamment parce que je ne lui trouve aucun mérite. J’expose des arguments étayés à l’appui de ma position.

> Pour le reste et contrairement à ce que vous écrivez, la dématérialisation de la copie n’a pour ainsi dire aucune implication dans le coût des oeuvres cinématographiques ou musicales : cela fait en effet longtemps sinon toujours que l’échange commercial ne se fonde pas sur la valeur matérielle des produits mais sur leur valeur spirituelle autrement, je m’en vais de ce pas acheter la Joconde ou le logiciel le plus cher du Monde !

La Joconde est un bien matériel, qui plus est unique, donc intrinsèquement précieux. Le logiciel le plus cher du monde est reproductible à l’infini donc aucune valeur matérielle. Il ne vaut que ce que les utilisateurs sont près à en donner (si pas d’acheteur, pas de valeur).

 
« Ceux qui téléchargent sont justement déjà les mêmes que ceux qui payent pour voir un artiste en représentation », écrivez-vous : et alors ? L’Etat n’a pas à s’immiscer dans ces relations fluctuantes, contractuelles et privées que sont l’achat d’oeuvres artistiques ou autres, ou pareillement, le fait que la vente de disques profiterait davantage aux majors que la vente de spectacles vivants, qui profiterait davantage aux artistes. J’ajoute que l’Etat ne subventionne pas non plus l’achat de denrées alimentaires rares alors que ceux qui les achètent vont davantage au restaurant que les autres !

Dans le même ordre d’idées, on pourrait souhaiter que l’état ne s’immisce pas dans la relation contractuelle privée entre consommateurs et industriels. Or la loi HADOPI est précisément une intervention étatique. L’état va même subventionner la chasse aux pirates au profit de l’industrie alors que l’état a généralement vocation à défendre le faible face au fort.

> La loi Hadopi contraindrait même les artistes qui ne le veulent pas à proposer gratuitement leurs oeuvres en ligne parce que, selon vous, ils ne pourront se payer les services de sociétés de surveillance du net et donc, affirmez-vous encore sans craindre de vous contredire totalement puisque vous expliquez par ailleurs que la gratuité sur le net favorise la popularité, cela défavorisera les artistes inconnus et nouveaux ?! Il semble franchement que vous inventeriez n’importe quoi, raconteriez tout et son contraire pour dire du mal de cette loi !

Pas de paradoxe ni d’incohérence à mon sens. À supposer que vous ayez raison sur le bénéfice de la loi HADOPI pour les artistes, seuls ceux qui ont les moyens de payer la surveillance de leurs œuvres pourront bénéficier de la protection de cette loi. Quant à moi, je maintiens que le piratage est in fine favorable aux artistes.

Quant à votre chansonnette, vous pointez fort justement que la SACEM vous a rémunéré. Vous avez donc gagné sur la diffusion de votre œuvre et non sur sa vente.


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