Nous n’en sommes plus à la notion de loi dépassée ou inapplicable. Nous en étions là avant le rejet du 9 avril.
Evidemment qu’il sera facile de contourner l’adresse IP.
Bien sûr qu’il sera aisé d’abuser du spyware imposé par le gouvernement en lui faisant croire ce que nous voulons qu’il voit.
Tout cela les promoteurs de la loi le savent bien, ils ne sont pas idiots à ce point.
Par promoteurs je ne parle pas des ministres ou même du rapporteur et encore moins des députés.
Ils sont largement dépassés par ces notions.
Preuve en est qu’ils sont incapables de répondre aux questions techniques des députés de l’opposition.
Comme tout le reste de l’hémicycle (à part une demi-douzaine) ils font confiance !
La ministre et son rapporteur font confiance aux rédacteurs de la loi et aux garanties que ces derniers (l’industrie et le grand chef) leur ont apportées. Les députés font confiance à leur ministre et à leur gouvernement.
C’est une confiance aveugle, quasi-sentimentale qui se renforce dans l’adversité. Psychologiquement c’est une confiance très proche de celle de l’amoureuse qui croit en son amour quant bien même elle sait pertinemment qu’il est illégitime et destructeur. Elle y croit d’autant plus qu’il est voué à l’échec et ce jusqu’à sa propre destruction.
Désormais il faut combattre cette loi pour les sombres desseins qu’elle porte et les bas instincts qu’elle véhicule : surveiller, contrôler et bloquer, faire pression voire emprisonner.
Avec une telle loi ce sont les Agoravox, les Mediapart, les Rue89, les courrier International (qui a failli être racheté par Lagardère !) qui disparaîtront du paysage français (et seront filtrés depuis la France s’ils s’exilent).
Nous sommes désormais bien plus proche du comportement outrageusement narcissique, omnipotent et paranoïaque d’un dirigeant asiatique comme Pol Pot ou Kim Jong Il que d’un état de droit occidental.
Et c’est cela que nous devons combattre désormais au-delà de cette loi qui n’est que la première pierre d’un bien plus vaste édifice.
Première pierre à laquelle les soit-disant artistes participent, manipulés sans vergogne par leur syndicat ou leur maison d’édition au détriment direct de leur public et donc, d’eux-mêmes.
db