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Commentaire de Duralex

sur Outreau : un débat et non « une polémique » sur une institution judiciaire dévoyée


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Duralex Duralex 1er mai 2009 00:09

L’affaire Outreau ça me parait trés clair, mais personne ne pose les termes du problème qui sont les suivants : si un magistrat s’était avisé de remettre en liberté l’un quelconque des innocents d’Outreau avant que Madame Badaoui ne se rétracte, il se serait fait lyncher.

Il y a un paradoxe dans l’affaire d’Outreau et dans le débat, ou la polémique, relatif à la simple réprimande adressée au juge Burgaud.

Depuis des années la responsabilité des juges est mise en cause, et au plus niveau, de Jospin à Sarkozy, non parce qu’ils sont trop sévères mais parce qu’ils seraient trop laxistes.

Combien de fois a-t-on entendu le discours : « les policiers les arrêtent et les juges les relachent .... »

Comment reprocher à un juge de mettre en prison et d’instruire à charge contre un individu présenté comme un violeur pédophile si ce juge risque d’être personnellement mis en cause dans le cas où cet individu commettrait un crime aprés avoir été remis en liberté ?

Il faut un trés grand courage actuellement à un magistrat pour remettre en liberté un individu présenté par la police comme un criminel, et a fortiori comme un criminel pédophile.

Il faut un grand courage parce que plus personne n’admet qu’un juge puisse se tromper, ou être trompé, et que le risque est moins grand pour le juge de se tromper en mettant un accusé en prison qu’en le libérant.

Accabler les juges, leur refuser la possibilité de se tromper même sans faute de leur part, c’est les affaiblir. Les affaiblir c’est multiplier les affaires d’Outreau.

Voilà le paradoxe.


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