« 123 ans plus tard, nous étions à mille lieux de cela, les cortèges de salariés étaient bien parsemés alors même que la période se veut critique au plus haut degré, et que l’humanité doit négocier un changement de cap radical pour tendre vers un modèle qui intégrera les paramètres fondamentaux de la globalité et du partage. »
Le partage avec le tiers monde, c’est ça ? Mais, figure-toi que prolo, il a compris, il veut pas renoncer à un peu de l’un peu qu’il a encore, au bénéfice des claque-dents du reste de la planète.
Le Spies, il ferait beau le voir parachuté au milieu d’un groupe de salariés d’aujourd’hui.
Quand il a quitté cette vallée de larmes, il a laissé le prolo dans un logement insalubre, moisi, enfumé et mal chauffé, sans eau courante, mangeant de la viande cinq fois par an, crachant ses poumons à partir de 45 ans et mourant à 50, comptant sur le salaire de ses gosses de huit ans pour boucler médiocrement des fins de mois qui commençaient aux alentours du 15…
Aujourd’hui, le même dispose d’une bagnole, et parfois sa damnée de la terre d’épouse aussi. S’il ne peut pas passer trois semaines au bord de la Méditerranée en été, et dix jours à la neige en hiver, c’est parce qu’il doit finir de payer son appartement en copropriété ou sa villa Ca m’suffit, dans la banlieue d’une grande ville. voire dans un quartier sécurisé. Le gamin ne travaille pas avant 18 ans, ce qui ne l’empêche nullement d’avoir des Nike, une console Playstation, un MP3, un téléphone portable, ainsi que dans sa chambre, parce qu’il a une chambre pour lui tout seul, un ordinateur et une télévision.
Alors, s’il voyait ça, l’anar à dix sous, le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il aurait l’air de Georges Brassens avec son petit pot d’moutarde, son p’tit vélo et son bouquet d’fleurs… 