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Commentaire de Xavier Lainé

sur Misère de la philosophie


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Xavier Lainé (---.---.186.86) 3 novembre 2006 07:08

« Science sans conscience n’est que ruine de l’âme » !

Rien de changé sous le soleil, et le constat désolant dressé en apologie de l’ignorance de la philosophie se trouve, de fait retourné comme un gant. A refuser de faire et de lire de la philosophie, vous voici entrain de philosopher à votre tour...

Ce retournement est interressant, car peut-on vivre sans avoir une pensée de, pour, et sur notre action ?

Le drame actuel me semble relever des cloisonnements : on laisse les philosophes philosopher entre eux, les scientifiques se satisfaire de leurs recherches et le quidam, on le maintient dans l’ombre de l’ignorance. Il faut donc relire Machiavel : c’est de bonne gouvernance que de séparer ceux qui auraient tout intérêt à universaliser leur savoir ! C’est aussi savoir gouverner que de maintenir une majorité d’électeurs dans l’ignorance (ce qui me semble aujourd’hui difficile tant nous regorgeons de moyens d’accès au savoir).

Praticien de santé, je regrette pour ma part d’avoir dû me former par moi-même à la réflexion épistémologique. Il m’a fallu des années de pratiques et de questionnement pour me donner les instruments nécessaires à un retour réflexif sur ma propre pratique. Beaucoup d’efforts et d’atermoiements m’auraient été évités si mes études médicales puis paramédicales m’avaient ouvert à la réflexion philosophique, sociologique, psychologique sans partage ni présélection de ce qui pourrait être utile au praticien que j’étais sensé devenir.

Nous vivons un paradoxe : jamais la nécessité d’une réflexion sur nos actions n’a été aussi nécessaire, et jamais les cloisons entre les branches et les champs disciplinaires n’a été aussi étanche ! C’est ce paradoxe qui, parfois nous empêche de respirer.

Nous avons donc besoin de tout ce qui ouvre à la réflexion, et votre non-philosophie est une de ces ouvertures. Ah, si chacun, où il se trouvait, se mettait à réfléchir, et à échanger les bribes de ce savoir, quelle universalité nous pourrions développer !

Merci donc pour votre propos qui, même si je n’en partage pas les refus, me donne l’occasion d’approfondir encore mes réflexions.


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