Suite et fin :
Etre condamné alors que l’on est innocent est aussi un très lourd préjudice. Je suis parfaitement d’accord.
Mais
les erreurs judiciaires, et les méthodes parfois déplorables de la police n’ont pas à
excuser ou légitimer la relative impunité dont bénéficient les
agresseurs sexuels dans notre société.
Sauf à penser que 80% des
personnes qui portent plainte pour viols mentent, ces chiffres montrent qu’il y a un problème
dans la façon dont notre société aborde le traitement judiciaires des
affaires de violences sexuelles.
Je n’ai pas de solutions simples et immédiates à proposer, je constate la réalité.
Comme vous dites, il n’est pas question d’opposer deux types de souffrances.
Mais il serait vraiment naïf de croire que si les agresseurs sexuels sont
peu condamnés, il n’est question que de respect de la
présomption d’innocence.
Il est aussi question du déni collectif qui
banalise les actes de violences sexuelles qui ne ressemblent pas à un
viol façon « irreversible » ou un viol collectif dans un hall d’immeuble
perpétrés par des maghrébins. La grande majorité des agresseurs sexuels
sont des hommes qui ressemblent à n’importe quel autre. Des pères de
famille qui présentent bien, des braves commerçant, des professeurs,
des psys, des avocats, des juges, des politiques, etc. Quand on regarde
les études sur la prévalence de victimes d’agressions sexuelles dans la
population et les caractéristiques des auteurs, on comprend mieux
l’immobilisme de notre société...
Il y les lenteurs de la justice, le non respect des plaignants et de leur droit, les enquêtes bâclées, les pièces de dossier qui se volatilisent mystéireusement, les correctionnalisations, les experts pétris de concepts mysogines et rétrogrades qui présentent une victime comme une salope, etc. Tout cela n’a rien à voir avec le respect des droits de la défense et le principe de présomption d’innocence.
Juste un exemple, récent : http://www.soslesmamans.com/mapage6/index.html
La culture de l’émotion permet
simplement de mieux s’aveugler sur cette réalité en crachant sur le
monstre pédophile présenté par les medias et en s’imaginant que puisque notre président se livre à ses déclamations hypocrites sur
le droit des victimes et la priorité aux victimes, il
s’en soucie réellement et en fait effectivement une priorité de sa politique. Ben voyons...
Je suis
plutôt consternée devant la crédulité de mes contemporains sur les manoeuvres
politiques qui utilisent les victimes. Ils ne sont pourtant en général pas
si aveugles aux manipulations et à la démogagie comme arme privilégiée du politique.