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Commentaire de Gazi BORAT

sur Et je dis non, non non non non


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Gazi BORAT 5 mai 2009 17:14

« Une histoire, une langue et des projets communs.. »

Tout cela se discute.

La diaspora juive remonte tout de même à deux mille ans... Les communautés se sont ensuite fixées en des territoires dont, souvent douloureusement elles ont épousé l’histoire.

Quant à la langue... L’hébreu actuel est une création totalement artificielle, comme le turc parlé en Turquie depuis Mustafa Kemal.

La diaspora juive, elle, parlait la langue du pays d’accueil ou le yiddish (pour les Ashkenazes) ou le ladino (pour les Sefarades).. L’unité linguistique se plaçait au niveau de la langue liturgique et encore, tout comme le latin pour les Catholiques, cela ne fait pas un peuple..

Le projet commun ?

C’est celui de Theodore Hertzl.. fort récent encore.. et qui mit du temps à s’imposer.

Dans la dynamique de la Haskalla, les Juifs d’Europe s’éloignèrent du religieux et se préoccupaient plus d’une assimilation à tout prix, par la conversion à la religion locale majoritaire ou par l’adoption d’une posture athée, que d’un territoire oublié depuis longtemps..

Les persécutions du début du vingtième siècle dans le sillage en France de l’affaire Dreyfus, mirent fin à cet aveuglement. Si la non intégration de celui désigné comme l’Autre, lui vaut le rejet pour son arrogance supposée.. son assimilation, par contre, lui vaudra la haine pour sa fourberie elle aussi supposée.

C’est ce qui advint... Le racisme scientifique, qui vint à considérer le Juif comme appartenant à une race et non à une confession, lui otèrent le refuge dans l’apostasie.. Le projet sioniste, sur cette base, allaient recruter de nouveaux adhérents.

Ce que l’on oublie trop souvent, c’est que ce fut alors recherché était, non pas une terre sainte, mais un foyer national. La localisation en Palestine du futur état n’était qu’une option parmi d’autres.

Le Congrès Juif envoya des missions, auprès des puissances coloniales européennes, pour l’achat de terres en différents lieux d’Afrique, dont l’Uganda.. Les Britanniques, prévoyant un mandat sur la Palestine à l’issue du dépeçage de l’Empire Ottoman, proposérent cet endroit où sa garcieuse Majesté n’avait point l’intention de faire séjourner ses régiments pour l’éternité..

Le projet sioniste montrait à ce moment (l’avant guerre) deux aspects. L’un plutôt sympathique, de gauche.. c’était celui des kibboutz travaillistes. L’autre, nettement plus détestable et aujourd’hui au pouvoir en Israel, était un mouvement nationaliste, sans scrupules, et qui n’hésita pas devant les pires contacts et alliance pour réaliser son rêve de purification ethnique.

Le procès spectaculaire d’Eichman à Jerusalem fut extrèmement discret sur les contacts de ce fonctionnaires nazi avec ce que l’on appelait alors les « sionistes révisionnistes » lors du voyage qu’il effectua pour la première fois en Palestine..

C’est ainsi que ce terne fonctionnaire acquis son premier titre de gloire, la « déjudaïsation » de Vienne, par un recours important aux filières sionistes pour l’expulsion de ceux que ses chefs ne souhaitaient plus voir vivre en Allemagne.

Un point de détail que cette affaire des contacts d’Eichmann ? Peut-être.. Mais aussi révélateur du fait que, pour un ultra-nationaliste, la cause justifie tous les moyens pour la voir triompher.

Les politiques d’expulsion menées dans un premier temps par les Nazis et leurs complices, envoyèrent en Palestine les Juifs trop pauvres pour s’installer aux Etats Unis ou en Argentine.. Les survivants des camps d’extermination allaient ensuite suivre à partir de 1945..

Ce projet « commun », ne le fut que récemment au regard des temps historiques, ne fit jamais l’unanimité dans la diaspora juive et ne se concrétisa que par une suite de circonstances. Il n’était pas inscrit, comme il est enseigné d’aujourd’hui, dans une hypothétique culture juive..

gAZi bORAt


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