Cagoule réversible du 1er Mai :
Contexte :
nous sommes alors en avant des CRS, occupés à prendre des photos de
l’interpellation. Derrière, ça chauffe un peu plus, on entend le bruit
de verre brisé de quelques canettes qui s’écrasent au sol. Après une
cinquantaine de mètres, les CRS se reforment en ligne [4]
et nous nous retrouvons avec les rares manifestants qui ont assisté à
l’arrestation et protestent. Parmi eux, certains s’en prennent à
quelques louches encapuchonnés, affairés à prendre la tangente. Une
dame, notamment, crie : « Ce sont eux qui ont tout fait. Je les ai vus balancer des canettes sur les policiers ! » Elle reprend, en pointant trois capuches qui
s’échappent : « Honte à vous ! Provocateurs ! » Voici la trombine de l’un de ceux qu’elle désignait, baissant la tête et pressant le pas pour
rejoindre le cordon de CRS où on le verra rentrer .
Toute la classe et la franchise du provocateur policier… Notez le regard qui ne fuit pas, le
menton fièrement dressé et l’attitude relâchée.
Tout
ça en pure perte : finalement, la provocation n’a (à peu près) pas
pris. Reste qu’elle avait été diablement bien montée, entre
l’arrestation d’innocents occupés à descendre des bières pour mettre le
feu aux poudres et l’intervention des flics déguisés pour faire monter
la tension. Un si joli plan… quel dommage !
Tandis
que les manifestants (légitimes, ceux-ci) quittent peu à peu la place
de l’Opéra, les civils infiltrés se regroupent. Les voici, à quelques
dizaines de mètres des marches de l’Opéra (notez les
oreillettes,clairement visibles, et les autocollants, pour mieux se
faire passer pour ce qu’ils ne sont pas).
La
préfecture de police ne nie pas [l’existence des civils infiltrés en
manif]. Difficile : de mémoire de manifestants, il y a toujours eu des
flics en civils dans les cortèges. Et toujours, également, "des
pousses-au-délit« . (…) Ces faux manifestants font partie d’une
»compagnie de sécurisation". Elle a été créée, officiellement en 2005,
par Sarko, inventeur du « provoquer plus pour coffrer plus », à l’issue
des manifs de lycéens opposés au projet de loi Fillon, alors ministre
de l’Education. Selon la préfecture, il s’agissait de "protéger les
manifestants" contre les provocateurs, les voleurs, les casseurs, etc.
Depuis, ladite « compagnie » a fait ses preuves dans toutes sortes de
manifs, au point qu’il est question d’en créer d’autres ailleurs en
France. Ses membres agissent en civils, sans signe distinctif
d’appartenance au à la police, cherchant « le flag’ ». Voire en le
provoquant, comme ce 1er mai à Paris…