Discours du chef SEATLE à son peuple
« Le Grand Chef de Washington nous a fait part de son désir d’acheter notre terre.
Le Grand Chef nous a fait part de son amitié et de ses sentiments
bienveillants. Il est très généreux, car nous savons bien qu’il n’a pas
grand besoin de notre amitié en retour. Cependant, nous allons
considérer votre offre, car nous savons que si nous ne vendons pas,
l’homme blanc va venir avec ses fusils et va prendre notre terre. Mais
peut-on acheter ou vendre le ciel, la chaleur de la terre ? Etrange
idée pour nous !
Si nous ne
sommes pas propriétaires de la fraîcheur de l’air, ni du miroitement de
l’eau, comment pouvez-vous nous l’acheter ? Le moindre recoin de cette
terre est sacré pour mon peuple. Chaque aiguille de pin luisante,
chaque grève sablonneuse, chaque écharpe de brume dans le bois noir,
chaque clairière, le bourdonnement des insectes, tout cela est sacré
dans la mémoire et la vie de mon peuple.La sève qui coule dans les
arbres porte les souvenirs de l’homme rouge.
Le troupeau, sagement, est retourné dans son enclos pour continuer de se faire tondre et, au besoin, conduire à
l’abattoir.
a
résignation ? Peut-être… Mais aussi, et peut-être, pas la résignation
du renoncement, de la capitulation. La résignation de la détermination
: puisque tout est perdu ou presque, il n’y a donc plus rien à perdre.
Et lorsque l’on a plus rien à perdre, on peut se dire que l’on a tout à
gagner en… osant.
En osant la colère. Une colère, tumultueuse, ravageuse qui pourrait balayer les murs les plus épais, briser les chaînes les
plus fortes, culbuter les cohortes de l’oppression les plus guerrières…
La colère qui se fait violence en se déchaînant parce que, sauf à se coucher et à renoncer, vouloir rester debout, même à en
mourir, ne peut se faire que rageusement.
http://life-in-the-dead.over-blog.com/article-30714963.html