Sylvain, laissez-moi tenter cette approche négative (mais c’est mieux que rien) : Quand certains pseudo-philosophes commencent outre atlantique à parler d’un fonctionnement quantique de la conscience et en tirer leurs conclusions, on peut se demander si le « bien penser » préconisé par Pascal et par Arnaud dans sa Logique devrait être encore de mise dans l’enseignement pré-universitaire... A quoi bon apprendre la logique aristotélicienne, quand la meilleure des politiques du meilleur des mondes nous montre qu’il faut uniquement savoir dé-penser, en plus de savoir dépenser. Je tire à dessein ce faux exemple de la règle de la plus petite intelligence commune (ppci) qui a fait qu’une majorité d’américains a voté à son image, pour le résultat brillant que l’on sait. Et à ces « partisans de la pensée quantique », pour lesquels l’intelligence semble être l’opium du peuple, de nous réciter Laplace comme s’ils avaient fait le tour de la conscience et intégré dans la foulée toute subconscience dans un tout définitif, alors qu’ils n’ont probablement jamais fait que survoler les idées philosophiques historiques (auquel cas Laplace est toujours le même prétexte stérile). C’est ce survol malhabile d’idées mal digérées et cet attachement forcené à toute nouveauté qui, à mon sens, nuisent réellement à la pensée en soi et pour soi. Or pour aborder ces sujets, pour avancer dans la sagesse comme dans la connaissance, on a besoin de bases stables, d’un Ground solide. Ceux qui réfutent la logique d’Aristote et se targuent de révolutionner les bases de l’enseignement sont dangereux, parce qu’ils inversent les postulats, en oubliant entre parenthèse que toute leur existence ne se fonde pas sur le tiers-inclus. Au risque d’énoncer une platitude, je trouvais que la pensée de Feyerabend était déjà fortement destructrice pour « l’esprit des sciences ». Mais une certaine psychanalyse à outrance, tout comme les délires scientistes mentionnés plus haut, ne valent guère mieux. Ce sont des dérives de la pensée, qu’une formation philosophique devrait être capable d’éviter. Et ainsi la chouette d’Athéna se tiendra-t-elle peut-être tranquile 