Il faut avoir connu les pays socialistes de l’Est de
l’Europe dans les années 70 pour comprendre ce que représentent l’envie et le
besoin d’une voiture individuelle. C’est irrépressible. Cela se joue maintenant
en Chine, en Inde, en Russie, au Brésil, au Maghreb … avec une croissance
impressionnante du parc auto. Le capitalisme n’y est pas pour grand-chose.
En Europe de l’Ouest, le parc est saturé, avec pas loin
d’une voiture par personne. C’est donc un marché de renouvellement. Et
parallèlement un marché suscitant une évolution des types de voitures,
thermiques, électriques, hybrides propulsées par une grande variété de
carburants : voitures pour la ville et la banlieue, pour la route etc.
La crise ne change pas grand-chose sur le fond, juste une
contraction de 20% des ventes. Il est probable que ça repartira doucement. Il
est naturel que l’Etat se substitue aux banques défaillantes, et tente de faire
fonctionner les banques à nouveau. Une économie moderne ne peut se passer des
banques, au risque de l’asphyxie.
La pollution poison appartient déjà au passé. La qualité de
l’air en Europe ne cesse de s’améliorer avec le renouvellement du parc. La
question est plutôt de savoir comment gérer les nombreux centenaires qui
pointent à l’horizon, l’espérance de vie ne cessant d’augmenter à une vitesse
impressionnante (plus vite que le parc mondial de voitures).
Le CO2, c’est autre chose. L’unique solution est le
nucléaire généralisé (plus l’hydraulique, les éoliennes …). Mais cette solution
comporte ses limites, même si le nucléaire va connaître un fort développement
dans le monde entier. Une grande variété de carburants, selon les régions du
monde, va probablement se substituer progressivement au pétrole. Sans parvenir
à éliminer totalement les émissions de CO2, malheureusement.
On comprend les réactions de rejet de la voiture, qui sature
la ville et l’enlaidit. Au temps de La Bruyère, Paris était déjà saturé. Pas de
solution, car le trafic en ville s’autorégule avec pour limite la saturation
(si chacun avait une voiture deux fois plus courte, il y aurait deux fois plus
de voitures à Paris).
Le problème de la voiture (et du camion), ce n’est pas son
rejet du fait de ses réels défauts, mais au contraire son trop grand succès. L’Europe
(la Commission
et le Parlement UE) fait tout ce qu’elle peut pour favoriser le transport en
commun et le ferroutage, mais rien n’y fait : la voiture (et le camion) progresse
malgré les taxes.
Les constructeurs, plutôt que le déclin, vont connaître un
appel d’air énorme avec les nouveaux concepts d’autos, les nouvelles
motorisations, les nouveaux carburants, la différenciation des marchés … Non,
la bagnole n’est pas morte, au contraire. Bien ennuyeux …
Que faire ? Changer l’homme ?