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Commentaire de logan

sur Vers un changement de paradigme de la représentation nationale ?


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logan 15 mai 2009 02:38

Bon article, mais je tiens à apporter quelques précisions.

D’abord le mandat impératif n’a vraiment rien « d’utopique », il a été pratiqué dans les démocraties grecques et constituait un de leurs principes les plus fondamentaux.

Mais quelques précisions pour mieux comprendre le sujet.

Le mot démocratie vient du grec dêmos, « peuple », et kratos, « pouvoir, autorité ».
Donc par définition, la démocratie c’est le pouvoir au peuple.

Qu’est ce que le pouvoir au niveau des sociétés humaines ? C’est l’application d’une volonté sur quelqu’un d’autre. Bref c’est une autorité.

Par définition, la souveraineté vient du mot souverain, qui vient lui même vient du mot latin superus, qui veut dire supérieur. La souveraineté c’est l’autorité suprême.

Ainsi, la souveraineté du peuple, c’est la supériorité de la volonté générale sur toute volonté particulière.

Ceci s’explique très simplement.
Les différents membres du peuples n’ont évidemment pas les mêmes volontés, ainsi la volonté du peuple ne peut pas être la volonté de tous.
La volonté du peuple c’est forcément une volonté d’un groupe moindre de personnes.

Mais selon quelle légitimité la volonté d’un groupe moindre de personnes aurait le droit de s’appliquer à tous ?
Là il n’y a que deux possibilités, soit cette volonté d’un groupe moindre de personnes s’applique à tous sans leur assentiment. Et dans ce cas elle s’applique par la force.
Ou alors soit cette volonté d’un groupe moindre de personnes s’applique à tous avec leur assentiment, et dans ce cas c’est ce qu’on appelle la volonté générale.

Cet assentiment provient du fait que tout le monde s’entend pour prendre des décisions en commun, et du fait qu’il soit décidé d’un moyen honnête, transparent et équitable pour trancher entre les volontés des uns et des autres et donc pour prendre ces décisions.

Alors comment est-on passé de cette notion de démocratie, de souveraineté du peuple, de volonté générale, à celle de souveraineté nationale ?

C’est là que l’on rejoint ce qu’a expliqué l’auteur du texte.

La notion de souveraineté nationale a été inventée durant la renaissance, mais a été reprise par l’abbé Sieyès pendant la révolution française.
La souveraineté appartient à la Nation qui est un être collectif et indivisible. Elle est une entité abstraite distincte du peuple, une fiction juridique qui est obligée de passer par des représentants afin d’exprimer sa volonté.
Il n’y a pas de mandat impératif car les élus représentent non les électeurs mais la Nation. On parlera donc de démocratie représentative et de mandat représentatif.
 L’exercice du pouvoir est donc confié à des représentants qui seront chargés de décider au nom de la nation. Leurs décisions exprimeront la volonté générale.

Toute la supercherie réside dans le fait que la nation fut ensuite superposée habilement dans l’esprit des gens au peuple, comme a pu très bien le démontrer le 1er commentaire.

Hors de toute évidence une telle organisation politique n’a rien de démocratique.

Il y a clairement contradiction entre le fait que les représentants de la nation puissent décider au nom de la nation et le fait que leurs décisions expriment la volonté générale du peuple.
Car évidemment au nom de la nation les représentants peuvent très bien prendre une décision qui va à l’encontre de la volonté générale du peuple comme l’a plusieurs fois démontré l’opposition entre les volontés qui s’expriment par référendum et les volontés qu’expriment les parlements nationnaux au même moment.
Ainsi à l’évidence quand un « soit disant » représentant prend une décision, c’est concrêtement une décision arbitraire, il décide en son ame et conscience, c’est tout le contraire de la représentation, dans une représentation il y a un transfert de volonté, il y a coincidence entre « volonté du représentant » et « volonté du ou des représentés », il devrait y avoir donc correspondance entre sa volonté et la volonté générale, malheureusement là il n’applique que sa propre volonté qui peut être totalement contraire à la volonté générale.

Pour rappel, la souveraineté du peuple c’est la supériorité de la volonté générale sur toute volonté particulière.
Hors la souveraineté nationale c’est donc la supériorité de volontés particulières sur la volonté générale et sur toutes les autres volontés particulières.

La souveraineté nationale c’est tout le contraire de la souveraineté du peuple, c’est la confiscation du pouvoir par une minorité d’élus, c’est une forme de dictature, c’est tout le contraire de la démocratie.

On ne peut pas appeller ça une démocratie, le système les plus proches sont l’aristocratie ou l’oligarchie. Pour nous en France on est beaucoup plus proche de la monarchie constitutionnelle où le roi serait élu ( monarchie élective ) qu’autre chose.

En réalité si on réfléchit bien les termes de démocratie, souveraineté du peuple, et volonté générale se suffisent.
Une démocratie représentative est donc un régime où le pouvoir est exercé par le peuple directement ( par l’intermédiaire de référendum ou d’autres moyens de démocraties directe) ou par l’intermédiaire de ses représentants ( ici des représentants du peuple, et non plus des représentants de la nation )
Avec la différence cette fois que les mandats de ces représentants sont nécessairement impératifs.

Et ce qu’explique l’auteur est extrêmement intéressant en effet vu qu’il semble que le mandat impératif semble s’imposer de lui même du fait des dérives de nos élus et modifier ainsi le paradigme obscurantiste ( appellons un chat un chat ) qui a consisté à inculquer aux gens ce mensonge et cette confusion de la souveraineté nationale.

Par contre contrairement à ce qu’affirme l’auteur, le mandat impératif n’est pas une utopie, il a été pratiqué dans les démocraties grecques et constituait l’un de leurs principes fondamentaux. ( On a beaucoup à apprendre des démocraties grecques d’ailleurs )
En clair, un élu du peuple doit régulièrement rendre compte de son travail en toute transparence devant ses électeurs en organisant un dialogue publique. ( REDDITION DES COMPTES )
Bertrand Delanoë par exemple est l’un des plus ardents défenseur de cet exercice et le pratique depuis qu’il est à la mairie de paris. ( Cela n’a rien d’utopique )

Cet élu doit pouvoir A TOUT MOMENT ( et pas seulement tous les 5 ans ) être révoqué par ses électeurs s’ils considèrent qu’il les représente mal. ( REVOCATION )
Une telle procédure sur la base du référendum d’initiative citoyenne peut totalement être mise en place. Elle a d’ailleurs été mise en Place au Venezuela, Hugo Chavez a d’ailleurs fait l’objet d’une tentative de révocation par l’opposition, il a gagné le référendum.
Cela donne tout son sens aux initiatives de vigilance citoyennes telles que DeputésGodillot.info.

Ces élus doivent être renouvelés régulièrement, pour des questions de corruption, pour lutter contre le carriérisme, pour permettre la participation du plus grand nombre aux affaires publiques et éviter l’accaparement de ces affaires par une caste de politiciens professionnels. Les mandats doivent donc être limités ( par exemple à 2 maximums 10 ans cela laisse largement le temps pour mener à bien de gros projets ) et le cumul des mandats interdit. Les anciennes générations doivent former les nouvelles générations même à l’exercice des affaires publiques. ( ROTATION DES CHARGES )

Voilà à quoi correspondrait un mandat impératif concrêtement.

Et il ne fait aucun doute à mes yeux que si jamais tout cela était mis en place, de nombreux maux de notre « nation » seraient rapidement guerris ...


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