A l’auteur, voyons voir si j’ai bien compris en dépit de mes
nombreux handicaps…
Pour être acteur et actrice
il faut être à l’aise aussi bien nu que vêtu. Sinon on fait caméraman.
Notons le réflexe inné
d’attirance particulier jusqu’à la transe qu’on nomme le voyeurisme du
serpent.
Qu’a donc d’audacieux cette proposition indécente ? On ne voit pas, hormis
le fait que ces deux acteurs sont des hétérosexuels qui n’avaient pas vraiment
le choix… Pas difficiles, ils n’étaient que deux
Le décor sert évidemment à
sublimer ces deux là, on avait pensé à Orly le dimanche comme fond, mais
finalement l’éden ça va aussi.
On voit, du reste, que la posture
des deux nanoureux est savamment composée de telle sorte que l’on ne voit
strictement rien de leurs zones sexuées qui puisse faire crier au scandale.
Pour ne pas détourner l’attention du produit à promouvoir (compote ta terne),
le leurre doit savoir rester discret par « le double jeu de
l’exhibition et de la dissimulation ». C’est le rôle vous l’aurez
deviné de la feuille de vigne...
Mais quel est alors cet objet que
les deux nanoureux s’emploient ici à vendre ? On songe d’abord bien
sûr à la compote sa terne, qui par opposition à la pomme défraîchie, est
un premier objet associé. Un voyeur peut être donc conduit à l’acheter.
Ensuite, cette scène paraît tirée d’un péplum historico-romanesque genre Les
nanoureux sans nombril. Celui-ci est donc un second objet associé : le
voyeur est ainsi invité à devenir spectateur du film à sa sortie.
Eden-Match, un hebdomadaire militant ?
On serait tenté, cependant, de ne
pas se contenter de ces deux objets somme toute très banals, Il pourrait s’agir
donc, sans le dire, d’un acte militant de Eden-Match pour
prendre la défense du droit au naturisme. Quant aux deux acteurs, connus
pour leur hétérosexualité (oui je l’ai déjà dit oui), leur militantisme les
aurait poussés jusqu’à payer de leur personne par solidarité avec le mouvement
vive les courants d’airs et les brasseurs de vent de préférence avoxiens.
Un autre objet associé vient encore à l’esprit, leurs peaux, ne militent-elles pas pour la
beauté du pli blanc ? En se contentant de paraître, n’expriment-ils pas
cette fois une évidence et une fierté oubliées : la peau blanche est belle jusqu’après
t’huit ans ? Et même t’huit ans et demi…
Dans ce cas, oui, on pourrait
dire de ces deux acteurs qu’ils « (ont osé) provoquer l’événement ».
Pour une fois, sous l’apparence convenue d’un leurre d’appel sexuel très
conventionnel, une couverture de Eden-Match aurait été plus subtile que d’habitude.
Paul Villach dit le Serpent dans l’arbre, alias le voyeur qui s’y connaît vachement
... Lui.