« Nous sommes sur la même voie »
C’est bien là le problème des êtres humains quels que soient le système philosophique, politique, religieux, ou même personnel auxquels ils adhèrent. Cette idée de « voie », d’être sur un chemin, et donc de progression graduelle pour accéder à ce à quoi ils aspirent. Au niveau matériel, cela est tout à fait compréhensible, l’on a besoin de temps pour construire une maison, ou au niveau de la mémoire, le temps est nécessaire pour acquérir des capacités, des connaissances, que ce soit en sciences, ou dans l’apprentissage d’une langue.
Mais en-dehors de ces considérations pragmatiques, les hommes ont inventé des idées abstraites, des concepts, érigés en système, comme but ultime de ce processus temporel de recherche : « Dieu », l’« éveil », la « libération », la « liberté », l’« amour », la « paix », la « démocratie »...etc, etc. Ces abstractions sont soit des idéaux, soit des croyances auxquelles l’on adhère traditionnellement par l’acceptation, l’obéissance et le conformisme tant intellectuel que psychologique, par un long et intergénérationnel conditionnement culturel.
Aucun de ces idéaux ou de ces concepts ne sont des actualités, c’est-à-dire des vérités factuelles partagées par tous les êtres humains. Au coeur même des « démocraties », le conflit est omniprésent et participe de la nature même du fonctionnement démocratique. Comment donc la démocratie pourrait-elle faire advenir la paix ? De la même manière, aucun système politique ou religieux inventé par la pensée, quel qu’il soit ne peut faire advenir la paix, qui demeurera toujours, tant que l’on accepte le temps psychologique comme moyen d’y parvenir, un non-fait, un idéal, une abstraction.