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Commentaire de Nikos

sur Dette publique : danger !


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Nikos (---.---.185.128) 5 novembre 2006 18:04

Les particules ajustables du marché de l’emploi attendent la passation de pouvoir avant d’essuyer la dette laissée en héritage

Ca fait déjà plus de 20 ans que tout les soirs, à la même heure, au 20 heures, on aperçoit les mêmes têtes bien pensantes nous donner leur vision du monde et de l’économie française. Quand on avait 20 ans, il est vrai que la plupart d’entre nous s’en foutaient un peu car on ne pensait pas que les mêmes hommes politiques, les mêmes journalistes, les mêmes experts sociologues et autres défenseurs de l’évangile du « politiquement correct » seraient encore présents 10 ans après, en 2006. Et pourtant si ! En guise d’experts de société, on persiste à interviewer Mr Duhamel comme analyste de la société face à Jacques Marseille (tiens, un nouveau de la même génération !) pour parler du dernier pamphlet de Nicolas Baverez, la quarantaine, un gamin quoi, brillant analyste et pourtant trop mal relayé dans les grands médias de la France qui s’effondre. Non contents de les voir à la télévision depuis plus de 30 ans pour certains, les anciens nouveaux chiens de garde s’accrochent au pouvoir médiatique et politique à des âges où leurs parents eux-mêmes auraient bien apprécié un peu de repos. Forcément, après avoir digéré une seconde guerre mondiale puis reconstruit la France à l’huile de coude, ceux qui avaient vingt ans en 1945 étaient beaucoup plus usés que ne le sont les éternels médiatisés, dont certains ne connaissent l’entreprise et ses pratiques que par ouvrages universitaires interposés. Pourtant, ils ont un avis sur tout : les 35 heures, bien sûr pour les générations suivantes, afin de préserver leur « capital loisir » durement acquis par des années de pénibles spéculations financières et immobilières. Le pouvoir d’achat ? En captant la partie la plus élevée des gros salaires du fait de la mise en place- à leur seul profit - des régimes de retraites dits spéciaux. Bien sûr, ceux qui ont imposé les « emplois jeunes » pour permettre à une génération très diplômée s’y retrouvent. Avec des salaires et des retraites parmi les plus généreuses au monde, nul doute que le fait d’étirer les derniers week-ends avant la retraite est un indéniable avantage... POUR EUX ! Peu importe si les PME françaises génèrent des stressés en série pour cause de surproductivité (le vendredi après midi est désormais une après midi chômée en France du point de vue commercial).

Syndicats de retraités

Enfin, avec un actif pour un retraité en 2020, que penseront-ils- quand la génération de leurs enfants, alors en prise avec l’économie et les choix à faire dans ce domaine- alors que, le trou de la sécu étant encore béant (et, en vieillissant, les soixante-huitards seront plus soignés, faute d’avoir trouvé la formule de l’eau de jouvence), les trentenaires, approchant alors la cinquantaine, leur parleront de « retraite vieux », (environ 55 % du SMIC). En réponse aux salaires morcelés et aux contrats à durée déterminée à rallonge que la plupart de la génération « Vincent Delerm et Bénabar » ont subi pendant plus de dix ans car, démographiquement ou idéologiquement, ces derniers n’ont eu que les miettes d’une concentration de pouvoir à une seule génération. Peut-être de nouveaux syndicats de retraités, des cousins éloignés de feu la CGT des années 70-90 verront le jour. On verra fleurir des pancartes telles que « Touche pas à mon mas dans le Lubéron ! », « Non aux taxes injustes sur les 4x4 ! », « Oui à la défiscalisation pour les plus de 70 ans exclusivement ! » et autres slogans rageurs de ceux qui ont tout même posé des barricades en 1968, alors que la France était trop prospère à leur goût, selon eux. Mais bon, ceci n’est qu’un mauvais rêve. En tout cas, en regardant la télévision chaque soir, on n’imagine pas à quel point cette France-là, véhiculée par « les révoltés d’un mois dans leur vie », ne concerne plus vraiment les réalités du marché économique mondial actuel. Avec 7 millions de pauvres en France dont de plus en plus de jeunes trentenaires, « intellos précaires » formés sur les rangs de l’université, nul doute qu’il est tant de dire la vérité aux Français ou bien couper définitivement son poste de TV. Même Jacques Séguéla et ses amis bronzés toute l’année ne font plus rêver les minettes de 20 ans. Décidemment, la pub n’est plus ce qu’elle était. Les trentenaires sont moins cons qu’on ne le pensait !

Un trentenaire lucide


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