Un mot sur le système de Santé Cubain dont il est question dans les réactions. Il n’y a aucun doute sur le fait que le système est de qualité comme l’indiquent les résultats des grands indicateurs de Santé Publique ( éspérance de vie, mortalité infantile ...). Pour autant il est difficilement comparable à nos systèmes sanitaires qui sont en général performants en termes Médecine Curative alors que Cuba a développé un système de « quadrillage sanitaire » de la population qui insiste surtout sur la prise en charge Préventive ( surveillance des grossesses, éducation de malades chroniques...)
Le problème est que ceci nécessite une forte densité médicale, ce qui était vrai lorsque la « perfusion » soviétique finançait le système. Actuellement 1/3 des médecins Cubains est en mission à l’étranger, en particulier au Vénézuela, et cette couverture sanitaire fait largement défaut.
J’entends souvent dire que la Santé est gratuite à Cuba ; en fait il me semble qu’elle est financée par les salaires de misère des professionnels de Santé : salaire mensuel moyen autour de 15 CUC ( 12 €) qui sont trés loin de couvrir les besoins mensuels de base. Ceci oblige beaucoup de ces personnels à se « débrouiller »pour pouvoir s’en sortir , ce qu’on appelle là-bas « la lucha » (la lutte pour survivre) : petits trafics quotidiens, recours massif au marché noir, activités annexes...
Exemple que je ne connaissais pas encore : une de mes amies m’a écrit il y a quelques semaines pour m’annoncer la naissance d’une petite nièce à l’hopital de la capitale provinciale. Le bébé pesant un peu moins que le poids requis pour autoriser la sortie, la maman et le bébé n’ont pas été autorisés à rentrer chez eux, ce qui posait problème car la famille habite à une quarantaine de kilomètres, facteur limitant majeur des visites et assistance de la famille, (surtout quand on sait qu’il faut en général apporter une bonne partie de sa nourriture à l’hopital et ses produits ménagers pour nettoyer la chambre). L’infirmière a suggéré , moyennant quelques CUC, de majorer le poids de l’enfant à la pesée pour lui faire atteindre le poids fatidique...