@ Ka
Je ne m’arrête pas à une couleur de peau, ou à une façon de se vêtir. Mais le patron d’un établissement en contact avec la clientèle peut-il prendre le risque d’engager une fille qui, du jour au lendemain, peut revenir voilée ? Puisque de facto, il lui serait impossible de la licencier s’il lui prenait l’envie d’arriver un matin avec le hijab. Ce n’est pas du racisme, c’est de la logique commerciale. Est-ce que je sacrifierai mon job pour une fille qui ne respecterait pas la confiance que je lui ai accordée et qui, pour des raisons personnelles, ferait passer ses convictions avant l’intérêt de la boite ? Alors, s’il y a une éventualité, à qui la faute ? A moi de la soupçonner d’être porteuse d’un tel danger, ou à la fille qui peut du jour au lendemain me mettre devant le fait accompli ? Il faudrait donc que je la connaisse bien pour prendre un tel risque. Dans un commerce, le client est roi. C’est-à-dire que c’est lui qui fait tourner la boutique. C’est regrettable qu’en quelques années seulement, les filles issues de l’immigration maghrébine (mais elles ne sont pas les seules, il y a des Française de souche » comme tu les appelles qui portent le niqab) puissent se retrouver ainsi en porte-à-faux. Le « bénéfice du doute » ne joue pas. Une embauche c’est une question de confiance réciproque. Je dis bien réciproque. Peut-être que si on voyait moins de filles voilées se mettre à faire des procès à leur patron pour discrimination avec l’appui d’une armada d’avocats payés par des associations qui ne vivent que de ça, on n’en arriverait pas là. Je suis contre toute forme de discrimination personnelle, tant pour l’origine ethnique, la couleur de peau que pour la religion. Mais une fille qui arrive voilée un matin chez un patron qui l’a engagée sans voile, c’est elle qui joue sur la ségrégation et qui tente de l’imposer aux autres. Et elle fait payer son attitude à l’ensemble de la société, et avant tout aux autres filles qui peuvent en subir les conséquences.
Quand je parle de « pourcentage » là aussi, je le fais un peu avec provocation, car il est évident que ce pourcentage n’est pas chiffrable. Il est dans l’air du temps. Une société peut accepter facilement 10 % d’étrangers. A 15 %, le rapport de force (il existe - il ne faut pas être angélique) change. A 20 %, c’est le conflit culturel qui pointe le bout de son nez. Au-delà, commence la ségrégation réciproque et le communautarisme revendicatif... Bien sûr, tout ça dépend des antécédents historiques et culturels de la société concernée. La France est très accueillante, bien plus que d’autres nations. Mais tôt ou tard, on arrive toujours au fameux « seuil de tolérance », surtout quand la situation économique se dégrade. Faut-il courir le risque et passer son temps à colmater les brèches ? Je pense surtout qu’il faut œuvrer pour que la société absorbe les étrangers qui sont légalement sur notre territoire en exigeant en contrepartie qu’ils fassent de sérieux efforts sérieux d’intégration.
La notion « d’aller chercher » les immigrés au bled pour venir les faire travailler est tendancieuse. Oui, il y a eu des recruteurs et dans certains coins de l’Anti-atlas on me parle souvent d’un certain François qui a rempli les mines du Nord et de Belgique. Mais il ne faut pas voir la question que par un de ses aspects. Ceux qui sont partis étaient bien contents de partir. Ils se battaient pour pouvoir le faire et trichaient sur leur âge. Normal, aujourd’hui la situation n’a pas changé. Tu connais peut-être l’arnaque montée par la société émiratie En Najjat qui, il y a deux ans, prétendait embaucher vingt mille jeunes marocains pour les faire naviguer sur des bateaux de croisière. Puis de cent mille Marocains se sont fait arnaquer.
Effectivement la première vague d’immigration était sensée être une immigration temporaire. Le regroupement familial de 74 a changé les règles. La société subissait alors le premier choc pétrolier et les Français avaient malheureusement d’autres préoccupations que de loger ou d’éduquer des familles qui débarquaient sans aucune préparation à ce qu’elles allaient vivre.
Bon, je te laisse car j’ai des trucs à faire. Je te ferai un petit mot supplémentaire demain matin. Bises. Patrick Adam
14/12 18:26 - vigie
@ marie pierre Merci pour la mémoire de Patrick qui n’avait pas besoin d’être sali (...)
11/12 22:23 - liberté chérie
Plus d’articles de Patrick Adam, l’écorché vif ? Avait-il cédé aux lyncheurs qui (...)
11/12 14:18 - Josew
Je viens d’apprendre la triste nouvelle avec une grande peine... Patrick, puissent tes (...)
10/12 21:33 - Marie Pierre
@ Marsu, Ton message sera accepté, voici mon mail d’hier aux responsables et la réponse (...)
10/12 21:21 - ka
C’est cool Marsu, j’espère aussi qu’il sera accepté, ce sera j’en suis (...)
10/12 18:39 - wrisya
Bonsoir à Tous, Lorsque j’ai lu le post de Marsu sur le décès de Patrick Adam ça a (...)
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