Désolée aux lecteurs pour la longueur de mes commentaires.
@ Duralex,
Suite et fin :
" Et si ce crime est spécialement grave lorsqu’il est commis par le père,
ce n’est pas à cause du lien du sang, mais parce que le père détient
l’autorité."
Ah !
Vous
ignorez le sentiment de monstruosité (= se sentir hors humanité) qui
peut résulter du fait d’avoir dû transgresser l’interdit de l’inceste...
Pensez-vous savoir mieux que nous ce que recouvre les préjudices que nous avons subi ?
« L’inceste a disparu des lois pénales françaises depuis la Révolution de 1789 [...] »
Oui,
il a disparu en même temps que la pénalisation de l’homosexualité, de
la sodomie et de la bestialité (zoophilie) (reparu depuis).
D’après certains historiens du droit, il s’agissait alors d’une « laïcisation » du droit, visant à séparer la loi de la morale.
J’y
vois une confusion entre morale judéo-chrétienne dogmatique et valeurs
morales sur lesquelles s’appuie nos notions de civilisation, barbarie et respect de la dignité humaine. En
effet, ce mouvement de prétendue laïcisation met sur un même plan la
condamnation chrétienne de l’homosexualité avec un interdit fondateur
de toute culture.
De ce que j’ai lu, cette évolution du
droit visait à faire du défaut de consentement le seul élément
constitutif des infractions sexuelles, dans un souci de garantir la
liberté individuelle des citoyens adultes et responsables qui, pour le dire vulgairement "font
ce qu’ils veulent avec leur cul, pourvu qu’ils ne forcent personne".
Fort
bien ! Je ne suis pas pour une pénalisation des (à mon avis rares) cas
d’incestes consentis entre majeurs libres et éclairés.
Le problème
est que chemin faisant, le droit, nos sociétés, ont quelque peu oublié
qu’un parent n’avait pas besoin de forcer son enfant pour abuser de
lui.
Et surtout, nous avons laissé de côté le fait qu’imposer à
autrui la transgression d’un tabou si essentiel était en soi un crime,
auquel s’ajoute un autre crime ou délit qu’est la violence sexuelle
attachée à la situation. (Certes, il y a la circonstance aggravante,
mais d’une part une
circonstance aggravante n’est pas un crime, et d’autre part, comme vous
le soulignez, c’est la notion d’autorité de l’auteur sur sa victime qui
est prise en considération, pas le lien familial et la transgression du
tabou. D’ailleurs, l’inceste frère- soeur, est exclu de cette
circonstance aggravante, sauf cas particuliers.)
Le premier crime
est ainsi ignoré (ou cette composante là du crime d’inceste imposé, si
vous préférez), au prétexte que le second lui est
nécessairement attaché et qu’il suffit à condamner l’auteur.
Et tant pis pour la négation du premier et la perte de sens des valeurs qui en découle, alors !?
Forts de la croyance en la nécessité et le bienfondé de cette pseudo
laïcisation, je constate que certains citoyens en viennent à confondre le respect d’un
interdit fondateur de toute société avec l’imposition de l’idéologie nazie.
"La loi n’a que faire de la Bible et quant à la « perpétuation d’une
population saine » c’était bon pour le Reichstag dans les années 30..."
Que
vous soyez inconscient des inepties que vous proférez ou que vous vous
en fichiez, je m’interroge : vous arrive-t-il de vous demander où va
l’humanité ?