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Commentaire de Naja

sur Manifeste pour l'imprescriptibilité des abus sexuels sur mineurs


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Naja Naja 31 mai 2009 15:26

Désolée aux lecteurs pour la longueur de mes commentaires.

@ Duralex,

Suite et fin :

" Et si ce crime est spécialement grave lorsqu’il est commis par le père, ce n’est pas à cause du lien du sang, mais parce que le père détient l’autorité."

Ah !
Vous ignorez le sentiment de monstruosité (= se sentir hors humanité) qui peut résulter du fait d’avoir dû transgresser l’interdit de l’inceste...
Pensez-vous savoir mieux que nous ce que recouvre les préjudices que nous avons subi ?

« L’inceste a disparu des lois pénales françaises depuis la Révolution de 1789 [...] »

Oui, il a disparu en même temps que la pénalisation de l’homosexualité, de la sodomie et de la bestialité (zoophilie) (reparu depuis).

D’après certains historiens du droit, il s’agissait alors d’une « laïcisation » du droit, visant à séparer la loi de la morale.
J’y vois une confusion entre morale judéo-chrétienne dogmatique et valeurs morales sur lesquelles s’appuie nos notions de civilisation, barbarie et respect de la dignité humaine. En effet, ce mouvement de prétendue laïcisation met sur un même plan la condamnation chrétienne de l’homosexualité avec un interdit fondateur de toute culture.

De ce que j’ai lu, cette évolution du droit visait à faire du défaut de consentement le seul élément constitutif des infractions sexuelles, dans un souci de garantir la liberté individuelle des citoyens adultes et responsables qui, pour le dire vulgairement "font ce qu’ils veulent avec leur cul, pourvu qu’ils ne forcent personne".
Fort bien ! Je ne suis pas pour une pénalisation des (à mon avis rares) cas d’incestes consentis entre majeurs libres et éclairés.
Le problème est que chemin faisant, le droit, nos sociétés, ont quelque peu oublié qu’un parent n’avait pas besoin de forcer son enfant pour abuser de lui.
Et surtout, nous avons laissé de côté le fait qu’imposer à autrui la transgression d’un tabou si essentiel était en soi un crime, auquel s’ajoute un autre crime ou délit qu’est la violence sexuelle attachée à la situation. (Certes, il y a la circonstance aggravante, mais d’une part une circonstance aggravante n’est pas un crime, et d’autre part, comme vous le soulignez, c’est la notion d’autorité de l’auteur sur sa victime qui est prise en considération, pas le lien familial et la transgression du tabou. D’ailleurs, l’inceste frère- soeur, est exclu de cette circonstance aggravante, sauf cas particuliers.)
Le premier crime est ainsi ignoré (ou cette composante là du crime d’inceste imposé, si vous préférez), au prétexte que le second lui est nécessairement attaché et qu’il suffit à condamner l’auteur.
Et tant pis pour la négation du premier et la perte de sens des valeurs qui en découle, alors !?

Forts de la croyance en la nécessité et le bienfondé de cette pseudo laïcisation, je constate que certains citoyens en viennent à confondre le respect d’un interdit fondateur de toute société avec l’imposition de l’idéologie nazie.

"La loi n’a que faire de la Bible et quant à la « perpétuation d’une population saine » c’était bon pour le Reichstag dans les années 30..."

Que vous soyez inconscient des inepties que vous proférez ou que vous vous en fichiez, je m’interroge : vous arrive-t-il de vous demander où va l’humanité ?


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