Ah ça fait du bien, cher Daniel, de se replonger dans cette époque bénie de créativité musicale. Merci du fond du coeur.
Nous avons visiblement les mêmes vinyles et des goûts communs, ça aussi, ça fait du bien, on se sent moins seul dans cette époque de brutes marketing. Hier, les producteurs cherchaient des auteurs, maintenant, ils cherchent des interpètes pour leur soupe préformatée.
Le punk ? Une grosse blague de potache, prolongée sous perfusion par les majors quand ils ont vu les ventes. Déjà à l’époque, Plastic Bertrand nous jouait la version micheldruckerisée du punk, maintenant, c’est carrément de la contrefaçon mal remixée. Les Sex Pistols, c’était autre chose.
Au passage, Clash, à part leur coiffure pointue et hirsute, signe commercial de punkitude, n’a jamais été vraiment classé dans ce mouvement.
Quant à qualifier toute cette période de « musique hippie », je trouve quand même que vous y allez un peu fort : d’accord pour le Floyd ou pour les Mammas & Papas, mais pour Hendrix, Led Zep ou Neil Young, pas d’accord.
Je crois que tout ça tient à un changement de mentalité des maisons de disques, plus qu’à un mouvement contestataire, hippie ou non, des auditeurs. Hier, on « signait » un artiste en pariant sur sa carrière future. Aujourd’hui, on le signe en pariant sur les bénéfices du mois prochain. Y a-t-il un équivalent actuel de Phil Spector ? Non, il y a la Star Ac’ et ses clones embourgeoisés, passés au gel pour faire de la pub aux grandes chaînes de coiffeurs.
Le punk a au moins une vertu : celle de revenir à un rock des origines : simple, percutant, avec peu de moyens. Et donc plus populaire, plus scénique et plus accessible dans les endroits écartés du showbiz : hangars, cités en difficulté, cours d’immeuble, etc.
En fait, laissons-nous aller, ce serait le moment de recréer un mouvement néo-punk, dirigé non contre le rock embourgeoisé des années 70, mais contre la Star Ac’ et autres fantoches du système des majors.