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Commentaire de Üriniglirimirnäglü

sur L'enseigne Leader Price s'offre Jean-Pierre Coffe. Mais n'est-ce pas au risque de le « bouffer » ?


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Üriniglirimirnäglü Üriniglirimirnäglü 7 juin 2009 01:58

Achetez toute votre nourriture dans un magasin bio ou chez des petits commerçants, le plus possible sous forme de produits naturels, non manufacturés, et envoyez paître tous ces grands distributeurs qui n’aspirent qu’à une chose : nous élever en batterie comme des poulets, en nous nourrissant avec de la merrrrde, comme dirait le Coffe (ah, le fumier !).

Ca vous prendra du temps, car il faudra éplucher des trucs (quoique, le bio, avec la peau, c’est possible !), mais vous en gagnerez aussi, car dans un supermarché, on perd un temps dingue à reluquer des tonnes de trucs inutiles ; ça vous coûtera la peau des fesses, mais au moins ce que vous mangerez aura du goût, vous aiderez de vrais gens qui croient à ce qu’ils font à vivre décemment, votre vie aura du sens et vous serez moins encombrés de conneries matérielles qui vous bouffent la vie (puisqu’il vous restera moins d’argent à y consacrer).

Vous mangerez moins aussi, et mieux, votre santé s’en trouvera certainement assainie. Vous serez aussi plus libres.

Faites le maximum pour sortir de l’impasse. Ca demande de l’énergie, mais c’est aussi une question d’habitude.

Si on ne fait rien pour les arrêter, on finira tous par habiter chez Carrefour, voter Carrefour et être « citoyen » Carrefour (ou Wal Mart, Leclerc, Groupama, Areva, etc...).

La distribution est LE modèle économique, voire même plus, POLITIQUE que certains veulent imposer au monde. La distribution est selon moi carrément un nouveau régime politico-économique à échelle mondiale dont la prise d’ampleur a commencé à entraîner des tensions et des conflits avec les principes et valeurs de la démocratie et avec ceux de la République. Un jour la distribution nous demandera de jeter les principes de démocratie, de laïcité, de République, d’égalité, de fraternité, de liberté aux orties, car ils ne lui permettront plus de s’épanouir autant qu’elle l’entend.

On parle par exemple de structurer TOUTES les activités de service public (ça va de la délivrance des cartes grises à la paie des fonctionnaires - tant qu’il en reste encore -, en passant par la sécurité publique, l’éducation, la santé, mais aussi pourquoi pas l’attribution de la nationalité à des demandeurs étrangers, le versement des subventions aux entreprises ou même la défense du territoire par les armes) en « briques » de services publics pouvant être prises en charge indistinctement par l’un ou l’autre des réseaux de distribution existant et capables de distribuer la prestation objet de la « brique » : le réseau des préfectures, le réseau des mairies, mais aussi le réseau de La Poste, le réseau des magasins Carrefour, de la FNAC, d’Orange, de Groupama, de la Société Générale, etc...

Mis en concurrence par appel d’offres, tous ces réseaux pourraient soumissionner et emporter l’une, l’autre ou plusieurs de ces « briques » de service public, à partir du moment où ils sont en mesure de prouver qu’ils disposent des compétences et des moyens leur permettant de satisfaire au cahier des charges de la « brique ». Bien évidemment, qui dit mise en concurrence dit gagnants et perdants, jeu de la concurrence, OPA, concentrations, restructurations, fusions, délocalisations, dégraissages, vie et mort des réseaux, quoi...

Trés bien, magnifique, joli ! Mais, distribuer des chips, c’est certes un métier, celui de commerçant, mais distribuer des permis de conduire ou de construire, des diplômes ou des connaissances, des peines de prison ou des raids aériens, ça n’a rien à voir, ça ne doit d’ailleurs jamais pouvoir être envisagé sous cette forme, sous peine de nous transformer en simples travailleurs-consommateurs, c’est à dire en « objets vivants sur-identfiés ».

En Angleterre, Mac Do délivre déjà un bac pro et a l’intention d’aller jusqu’au doctorat. La belle affaire ! Le résultat sera certainement aussi inepte que les diplômes des universités US créationistes.

En France, La Poste ne parle plus de directions régionales et de directions départementales, mais de « plaques » géographiques et d’« enseigne » La Poste, se mettant ainsi au niveau des enseignes commerciales. Les expériences de distributions de produits postaux dans les supermarchés se multiplient. Je vous le dis, on finira par pouvoir tout faire partout. Le résultat est niais, triste et rageant (le fait que ma Poste vende des DVD - plus chers que les supermarchés de la ville - est vraiment un immense progrès pour l’humanité en général et le service public en particulier !!! Et c’est mon épicier qui recevra et me « distribuera » mes factures et les cartes postales débiles de mes potes... cool !!!)

En Angleterre et aux USA, des sociétés privées se voient confier des missions d’ordre militaire. D’autres, la gestion de prisons. On connaît les dérives (non respect des lois de la guerre entraînant plus d"insécurité en Irak, corruption de juges permettant l’envoi de plus d’innocents en prison aux USA). Y’a des distribution de baffes qui se perdent !

En France, une société privée a la charge de la fabrication des repas de tous les détenus des prisons du nord-pas-de-calais. Cette fabrication est réalisée au moyen du salariat des femmes détenues d’une des prisons de cette région... La marge de la société ne doit pas être maigre (le salaire en prison n’est pas le SMIC), mais peut-on raisonnablement penser que le fait que les repas des détenus soient préparés dans ces conditions par d’autres détenus est sans conséquence négative aucune sur la qualité des repas ? Qui peut prétendre que l’immiction du privé dans un domaine aussi grave (tout ce qui touche à la perte de la liberté est grave) n’emporte pas des risques graves pour notre liberté (cf. l’exemple US ci-dessus) ?

Tout ce qui touche à nos libertés est grave.

Les activités de service public ont profondément à voir avec nos libertés.

Rien à voir par contre avec Coffe, sauf, si, une chose : la malbouffe porte atteinte à notre santé. En effet, si cette dernière est gravement atteinte - les pesticides, les colorants, la mauvaise graisse - et si son rétablissement ne peut être garanti - bouh, l’impôt c’est pas beau, mais sans hopital public, si t’es pauvre, ta santé, tu te la roules et tu te la mets sur l’oreille -, c’en est fini de notre liberté.

M. Coffe ne porterait-il finalement pas atteinte à nos libertés en vantant les mérites d’un tel réseau de distribution ?


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