Il me semble plutôt que le langage politique se trouve à la croisée des
chemins. On lui a tellement reproché de ne pas parler « vrai » et de nous
occulter, dans une représentation convenue et aimablement antagoniste,
ses arrière-pensées qu’il cherche maintenant des « marques », un style
qu’il n’a pas encore su inventer. Il oscille entre la tradition et la
convention d’avant et ce que lui impose la modernité, l’authenticité
revendiquée et la proximité harcelante du citoyen qui n’est plus dupe.
Aussi, une forme de grossièreté éclate qui n’a rien à voir avec la
« culture banlieue » mais avec l’ébauche d’un genre d’expression nouveau,
discutable certes mais moins faux. S’il pèche par outrance,
l’hypocrisie, heureusement, n’est plus son fort.
Cette réflexion sur la difficulté des hommes politique à trouver le ton nouveau du discours politique est très juste.
Hommes politiques, personnes publiques ou même simple journaliste citoyen, tout le monde ou presque se retrouve confronté à une contradiction directe, vive, souvent ironique et parfois injurieuse. Le ton de la réponse est difficile à cadrer et les conséquences d’une réponse inappropriée, pour une personnalité politique particulièrement, sont maintenant beaucoup plus dévastatrices en terme d’image qu’il y a quelques années.