Vous devriez fractionner vos articles trop longs, et donner plusieurs rendez vous...
Décidément
Gilbert-Keith Chesterton est en train de conforter sa place au sein du
cercle très restreint des meilleurs écrivains catholiques du XX siècle.
Et pourtant qui l’eut dit à l’époque des premières années de sa
carrière de journaliste britannique à la fin du XIXe siècle ! Né en
1874, il exprima ses premières tendances chrétiennes en 1908 et fut
baptisé dans l’Eglise catholique en 1922. Dès lors il n’écrivit plus
que pour l’apologie de sa religion jusqu’à sa mort en 1936.
C’est un évènement, car il s’agit d’un très grand ouvrage de réflexions
politiques ( ce qui est rare chez Chesterton) en même temps qu’un livre
visionnaire dans lequel on découvre des propos écrits il y a plus de 80
ans sans n’y trouver rien de « vieilli » !
En effet, il y est fait allusion à la crise de l’environnement, la faillite des banques, la
destruction de l’agriculture et la perversité du système de la grande distribution !
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La
thèse de Chesterton est d’établir les fondations sur lesquelles doit
être bâtie une société réellement humaine, respectant la famille en
tant que cellule-mère de tout l’organisme social et la propriété privée
qu’il faut préserver tout autant du totalitarisme collectiviste que du
capitalisme « bling bling » qui ne profite qu’à une caste très restreinte
de privilégiés. Cette propriété privée, ainsi définie, est la seule
entité capable d’assurer la liberté des familles.
Nous avons été frappés par la pertinence du chapitre intitulé : De certains aspects du grand commerce, partagé en quatre paragraphes : Le bluff des grands magasins ; le malentendu concernant la méthode ; l’exemple en question ; la
tyrannie des trusts.
C’est étonnant on croirait que ces pages ont été écrites aujourd’hui :
«
[...] Je pense que le grand magasin est un mauvais magasin. Je trouve
mauvais non seulement au sens moral mais même au sens mercantile du
terme et je pense qu’y faire ses emplettes est non seulement une
mauvaise action mais une mauvaise affaire. J’estime que le grand
magasin n’est pas seulement vulgaire et insolent, mais incompétent et
inconfortable ; et ne nie même l’efficacité de sa vaste organisation
[...]
« La vérité, c’est que les grands magasins sont surtout très commode
pour ceux qui en ont le monopole. Ils permettent de concentrer le
commerce en concentrant richesse dans de moins en moins de mains. Cette
richesse leur permet parfois, il est vrai, de payer des salaires
acceptables, mais elle leur permet aussi d’acquérir d’autres affaires
plus lucratives et de mettre en vente des produits de moins bonne
qualité. Car ils sont les seuls à prétendre que leurs produits sont meilleurs qu’ailleurs, alors que nous sommes tous témoins de cas concrets où c’est précisément le contraire qui est vrai. » [...]
« [...] La propriété privée devrait être protégée contre des criminels
bien plus dangereux que de simples cambrioleurs et pickpockets. Elle a
besoin d’être protégée contre les conspirations de toute une
ploutocratie. Elle a besoin d’être défendue contre les riches, ceux qui
généralement nous gouvernent et qui par leur fonction sont censés la
défendre. Il n’est pas très difficile de comprendre pourquoi ils ne le
font pas. La difficulté est d’imaginer des gens qui veulent bien le
faire, et non pas qui sont en train de le faire. Je veux bien qu’on
nous dise que l’idéal de l’ Etat distributiste ne vaut pas le risque ni
même la peine. Mais qu’on ne nous dise pas que personne dans le passé
n’a jamais pris de risques, ou que les enfants d’Adam sont incapables
de prendre de la peine. S’ils prenaient moitié autant de peine pour
instaurer la justice qu’ils en ont prise pour favoriser l’injustice,
s’ils travaillaient avec moitié autant d’ardeur pour réaliser quelque
chose de beau qu’ils mettent à tout saloper, s’ils avaient servi Dieu
comme il ont servi le Roi du Porc ou celui du Pétrole, le succès de
notre Démocratie distributive illuminerait le monde comme les enseignes
publicitaires que nos ennemis accrochent au sommet de leurs tours
démentes et de leur gratte-ciels. »
IMPRESSIONNANT, n’est-ce pas ? Nous rappelons que ceci a bien été écrit en 1926 !
10/07 20:13 - Véronique Anger-de Friberg
Vous avez raison... à lire la majorité de ces commentaires, on peut désespérer de la nature (...)
10/07 19:41 - @politique
Je souhaite que votre prochain livre est autant d’impacte et de retombées commerciales (...)
28/06 01:32 - @politique
Bonjour, ou Bonsoir, Je vous trouve formidable j’aime et j’adhère à votre pensée. (...)
20/06 05:18 - Lisa SION 2
@ Personnel, bienvenue, C’est votre premier message sur Agoravox, et déjà « Je fus un (...)
17/06 10:22 - personnel
Bonjour Madame J’ai aimé vous lire et je vous trouve trés pertinente sur le sujet et (...)
16/06 04:22 - Lisa SION 2
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