@ Emmanuel Goldstein :
Avez-vou simplement ne serait-ce qu’envisagé l’hypothèse selon laquelle ceux qui descendent dans les rues ne représentent absolument pas la majorité de la population iranienne mais une minorité (jeune, relativement aisée, etc...) et que le peuple dans sa majorité - face à laquelle cette minorité ne pèserait pas grand chose, y compris dans les rues, s’il lui prenait la mauvaise idée d’y descendre elel aussi et de faire valoir par la violence elle aussi son droit à ce que son vote majoritaire soit respectée -, l’hypothèse selon laquelle, tout théocratique qu’il soit, le régime en place a satisfait la majorité du petit peuple, pas la jeunesse dorée et le snobisme urbain de Téhéran, mais l’iranien qui va trimer au champs, pour qui l’Islam est peut-être la référence suprême et qui est ravi d’être gouverné par des gens qui s’en réclament, et que, aussi éloigné de nos propres conceptions du monde que cela soit, ça mérite d’être RESPECTE.
Ca n’est pas parce que le reste du monde ne pense pas comme nous qu’il a tort. Et c’est notre arrogance que de le croire - cette arrogance qui est parfois créatrice de guerre du type de celle que l’on essaie de nous vendre. Ahmadinejad, c’est chez nous et dans nos têtes qu’il est le diable, pas chez eux. C’est chez nous et dans nos mensonges médiatiques qu’il est le barbu judéo-génocidaire, pas chez eux où ils savent ce qu’il a dit puisqu’ils parlent le perse - et que donc ils savent qu’il n’a jamais tenu de près ni de loin les propos que l’on continue de lui attribuer pour le diaboliser et justifier notre arrogance belliqueuse.
Là-bas il incarne peut-être, pour une majorité non-occidentalisée, une fierté nationale, et vu ce qu’on leur met dans la tête aux musulmans chez nous, parfois, la fierté, c’est ce qui leur reste de plus cher et peut-être qu’elle est du coup surévaluée mais c’est ainsi. Dans un monde où le diable, c’est nous, notre Coca-Cola et notre capitalisme mondialiste agressif, notre obésité du corps et de l’âme, notre arrogance, nos guerres impérialistes matinées de leçons de morale, celui qui s’y oppose n’est pas le diable, mais un saint. il est bon de regarder le monde avec l’oeil de l’Autre si on veut le comrpendre plutôt que de penser à sa place.
Ca peut se respecter, aussi. Ca n’est pas parce qu’on n’aurait pas voté comme ça qu’ils ne l’ont pas fait. Et on n’a pas à le juger. Nous ne sommes pas le monde. Il faudra s’y faire.
sur la représentativité très probable des résultats de l’élection comparée à l’opinion nationale : article tiré du Washington Post : http://www.legrandsoir.info/Le-peuple-iranien-s-exprime-Washington-Post.html
Bonne lecture.