Félicitation de vouloir vous coltiner à une telle tâche ! Mais je me permettrai juste quelques remarques :
- Le propre de la complexité est justement de ne se plier que très difficilement à l’explication simple, même si ce qui caractérise cet état c’est de pouvoir être formulé dans une équation simple (voir pour celà les équations de Poincaré)
- Il est tentant, à partir des propos de Prigogine, de vouloir donner une approche simple du vivant. Or, nous sommes là en face d’une organisation complexe d’origine hétérogène : rien à voir avec ce qui se passe dans un milieu chimiquement uniforme
- Si les théories du chaos, des fractales et de la complexité représentent une approche qui permet de coller sans doute mieux à la réalité du vivant, il me semble bien délicat de vouloir en donner une formule simple : pour la bonne et simple raison que nous quittons alors l’explication linéaire pour aller vers une considération non linéaire, le vivant étant, à mon avis le type même de système complexe non-linéaire. Or, décrire est en soi une manière linéaire de s’exprimer... et on retombe vite dans cette simplification de l’esprit qui est une explication causale. Le propre des systèmes complexes non-linéaires, c’est de ne plus répondre des théories causales. Le vivant échappe donc, pour une part, à de telles théorisations : nous ne pouvosn au mieux que constater que, selon l’angle d’approche, le vivant va se présenter sous telle ou telle forme plus ou moins explicable, mais toutes ces facettes auront leur part de vérité.
Une explication simple me semble donc hasardeuse, mais simplement relever d’une observation depuis un point donné, chaque angle de vue pouvant donner à son tour une part de vérité. Il faudrait procéder par tableaux successifs, les juxtaposer, et peut-être alors une logique du vivant (au sens ou Varela l’exposait dans son ouvrage éponyme) pourrait nous apparaître, mais il s’agit d’une logique et non d’une causalité.
Je reste attentif à la suite que vous donnerez à votre « Roman de la vie ».