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Commentaire de Jovitourtiste

sur La méthode Assimil de poche en espéranto


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Jovitourtiste Jovitourtiste 22 juin 2009 17:13

Qualifié de Langue de sionistes et de cosmopolites sous Staline, de Langue de juifs et de communistes sous Hitler, l’espéranto a été l’objet d’une multitude de qualificatifs qui visaient à susciter un réflexe de répulsion et de mépris à son égard, à détourner l’attention de la solution qu’il proposait à des problèmes eux-mêmes passés sous silence. C’est finalement une superbe référence que d’avoir été ainsi traité par ce que l’humanité a connu de plus vil.
Des quantités phénoménales de propos injurieux, calomnieux, diffamatoires ou dévalorisants ont été déversées sur lui et ses usagers, et il est bon que le public puisse s’en rendre compte ici. Buffon avait écrit : La seule vraie science est la connaissance des faits. Et là, nous voyons quelqu’un qui n’a aucune connaissance des faits, dont le raisonnement est faux depuis le début de ses attaques et insinuations, s’avancer à affirmer qu’une réalité, pourtant vérifiable, n’est que propagande. De toutes façons, quoi que tu écrives, ils se bouchent les yeux. Ce qu’ils voudraient, c’est une censure de l’espéranto. D’ailleurs il faut pas se creuser longtemps la cervelle pour voir que tout ça est piloté par la nullité des nullités car cet article, qui date de trois semaines, était oublié depuis déjà longtemps. Il a disparu depuis longtemps de la une et personne ne le visite autrement que par pur hasard. Il est donc inutile de perdre son temps et, le mieux, c’est de donner des informations avec des références car, de leur côté, c’est le zéro absolu., Il y a eu des critiques que je n’ai pas relevées contre le choix de mes titres. Les gens qui m’attaquent à ce sujet ignorent ou font semblant d’ignorer le blocage psychologique qui existe autour du mot espéranto. Cachez ce sein, etc. ! Souvenons-nous de ce qu’avait exprimé le professeur Robert Phillipson, l’auteur de Linguistic Imperialism et de English-Only Europe ? : Le cynisme à propos de l’espéranto a fait partie de notre éducation.Lorsque René Centassi et moi avons fait la proposition de la première mouture de L’homme qui a défié Babel à des éditeurs, nous avons très vite remarqué qu’il suffisait que le mot espéranto paraisse dans le titre pour que l’ouvrage soit rejeté d’emblée. C’est moi qui ai proposé ce titre. J’ai souvent remarqué le même rejet lorsque j’ai proposé des articles à des journaux. Il fallait donc trouver un moyen pour démolir le mur de l’ignorance que certains dressent autour de l’espéranto. J’ai fini par le trouver de façon plutôt fortuite et pas triste. Même chose à propos de l’anglais facile. Il y a lieu de se demander :

 * pourquoi Charles Dickens se plaignait-il de l’anglais en ces termes : La difficulté d’écrire l’anglais m’est extrêmement ennuyeuse. ?

 * pourquoi Mark Twain s’était-il préoccupé de sa simplification ?

 * pourquoi une association s’est-elle constituée sous le nom de Simplified Spelling Society (SSS : L’anglais a beau être la langue la plus universelle, des linguistes jugent qu’elle n’a pas évolué ces 500 dernières années, ce qui explique pourquoi la moitié des anglophones peine à l’écrire.) ?

 * pourquoi, parmi tous les élèves européens, les Anglais sont-ils les derniers à savoir lire dans leur langue maternelle ?

 * pourquoi est-il si difficile pour les jeunes Anglais eux-mêmes : La majorité des étudiants n’ont aucune maîtrise des maths et de la science du fait qu’ils ne peuvent pas comprendre l’anglais. (Peoples Journal, 7/9/2006 : Bad English, bad education) ?

 * pourquoi la dyslexie frappe-t-elle en premier lieu les pays de langue anglaise : il y a deux fois moins de dyslexiques chez les petits Italiens de dix ans que chez les jeunes Américains.(Infoscience : La dyslexie, une affaire de langues, 15 mars 2001) ?

 * pourquoi Ogden a-t-il éprouvé le besoin de créer un anglais simplifié sus le nom de Basic English et...

 * pourquoi Churchill l’a-t-il soutenu ?
La liste pourrait être rallongée. toutes les Quoi que l’on en dise, la question de l’espéranto est toujours d’actualité. Polyglotte, licencié de grec et de latin, agrégé en langues modernes, lecteur à l’Université d’Uppsala, en Suède puis professeur au Lycée Henri IV et à l’École des Sciences Politiques à partir de 1893, Théophile Cart, avait adressé un rapport au ministre de l’Instruction Publique, le 3 septembre 1906, voici donc bientôt un siècle. Il attirait l’attention des autorités de l’éducation en des termes que l’on pourrait fort bien transposer à la situation actuelle :
“Le malaise résultant d’un tel état de choses est si réel, qu’on s’efforce d’y apporter remède, en tous pays, par la place, de plus en plus grande, qu’on réserve, dans l’enseignement public, aux langues vivantes, alors que, d’autre part, la somme des connaissances générales qu’il convient d’acquérir, va, elle aussi, en augmentant.
Il n’y a aucune témérité à prédire que la solution par l’étude des langues étrangères, toujours plus nombreuses et mieux apprises, aboutira à la faillite. Vainement on s’efforce de la retarder par de fréquents remaniements de méthodes. Elle est fatale, parce que la mémoire a ses limites. Le nombre de personnes capables d’apprendre ‘pratiquement’ deux ou trois langues étrangères, avec tant d’autres choses, en outre est infime ; or c’est à un nombre d’hommes continuellement croissant qu’il importe de communiquer avec des nations de langues différentes, de plus en plus nombreuses.“
En plus d’être une langue, l’espéranto est une école de logique et aussi une école d’humanisme et de civisme sans frontières, ce dont le monde a le plus besoin. Il peut constituer la base d’un enseignement d’orientation linguistique et d’un enseignement préparatoire à celui des autres langues. Un grand nom de la recherche pédagogique, Pierre Bovet, fut parmi les premiers à souhaiter son introduction dans l’enseignement : L’espéranto est un des meilleurs moyens de faire trouver, aux enfants, un intérêt très vif aux exercices, si souvent fastidieux, des cours de langues. Quand il abordera l’étude des langues étrangères, cet assouplissement du sens linguistique sera d’une valeur inestimable. L’espéranto se plaçant à mi-chemin entre le français et l’allemand, par exemple, ou le latin, permettra en les fractionnant de réduire considérablement les difficultés. Henri Masson..


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