Article et commentaires qui révèlent avant tout l’incapacité ou la difficulté de percevoir des changements fondamentaux liés et à la globalisation, et au fait que l’Histoire encore aujourd’hui ne se déroule pas de la même façon selon les espaces civilisationels auxquelles on se réfère.
D’un sur Seelisberg : cette conférence s’est déroulée dans un contexte historique et géographique particulier : à savoir une réflexion euro-centrée conséquence directe de la Seconde Guerre Mondiale et de la Shoah. Il est à noter que le courant orthodoxe semble ne pas avoir été représenté lors de cette conférence, ce qui limite encore plus la perspective « géographique » de cette conférence.
Donc une réflexion euro-centrée en rapport direct avec la Shoah et la participation volontaire ou non de populations européennes de tradition chrétienne à l’entreprise d’extermination nazie.
Cette conférence ne peut donc se détacher de cet évènement historique, elle n’est pas née « spontanément ». Enfin, courants chrétiens des Etats-Unis autant que de la sphère orthodoxe n’y ont pas participé.
Soit…Cette conférence n’a pas entrainé de réformes majeures, elle a eu pour objet principale de changer « d’angle de vue » : la culpabilité supposée des Juifs en matière de déicide ne s’est pas vu effacé du credo, elle a juste été « amoindrie » ou relativisée : il n’y a donc pas eu de réforme, ni même de réflexion globale, mais plus une réaction épisodique face à une tragédie historique.
Bref, tout çà pour dire, qu’un Seelisberg bis serait difficile dans un contexte où il ne me semble pas a priori que les passages coraniques évoqués (extermination des mécréants, infidèles, etc…) se soient vu réaliser par l’extermination massive récente des dits mécréants ou infidèles.
Cela certes ne doit pas empêcher une réflexion sur ses aspects, mais elle ne saurait être que spontanée et non réactive comme le fut Seelisberg.
D’autant plus, qu’en 1947 la globalisation n’était pas achevée comme elle était aujourd’hui, de la même façon que la déchristianisation de l’Europe n’avait pas atteint le degré actuel.
Et c’est là où nous arrivons aux éléments que j’évoquais en introduction : à savoir impact de la globalisation et diversité des mouvements historiques.
Penser qu’une réflexion oecuménique pourrait avoir un impact quelconque ou qu’une réflexion au sein de l’espace musulman en auraient un relève du fantasme : non pas en raison de blocage politique, idéologique ou politique mais tout simplement par le fait qu’en dépit des fantasmes des uns ou des autres, le religieux n’est plus un facteur déterminant dans des sociétés connectées par la globalisation.
L’ultra-libéralisme économique associé à la globalisation a dépolitisé l’Economie et par ce biais neutralisé la Politique : or c’est bien la Politique qui par ses orientations a toujours déterminé la nature du fait religieux dans une société, musulmane ou pas.
Pour être plus clair, ce sont bien les leaders, chefs, élites, etc… de telle ou telle religion qui déterminent la « lecture »…le texte lui ne sert que de support, mais l’orientation est elle bien humaine et politique.
Si l’orientation politique des gouvernants et élites musulmans avaient été au cours des siècles la même que celle des intégristes littéralistes actuels, il me semble qu’il serait difficile aujourd’hui de parler de Chrétiens d’Orient, de Coptes ou de Séfarades, de même que j’imagine que le Parthénon se serait vu remplacé par une mosquée Soliman et l’Espagne n’aurait pas connu de Reconquista dans un contexte où les élites musulmanes avaient choisi la voie de l’extermination.
Bref, tout çà pour dire que ces questions relèvent du politique bien plus que du religieux.
Maintenant, de quelle manière quelque orientation politique que ce soit pourrait-elle influée sur telle ou telle société musulmane ou l’ensemble de l’espace musulman en considèrant que la Politique a été neutralisée par la globalisation économique ?
On ne peut plus séparer les registres et champs économique, politique, culturel et religieux aujourd’hui : cette phase historique est révolue.
Enfin, il est à noter que cette problèmatique « islam » permanente concerne avant tout un espace particulier : l’Europe. Le reste du dit « Occident », à savoir Etats-Unis et Israël ont un rapport différent à cette problèmatique. Non pas parce que l’islam serait perçue différement mais parce que société israélienne, américaine et musulmane ont des points communs, différant en cela des sociétés européennes : à savoir ces sociétés sont toujours dans une phase « héroïque » alors que l’Europe est depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale entrée en phase post-héroïque : la religiosité : sainteté, martyr, héros, etc… qui participa à l’évolution historique de l’Europe n’existe plus comme facteur déterminant, alors qu’elle se maintient dans les sociétés américaine, israélienne et musulmane.
Bref, difficile de faire naître une réflexion globale quand la globalisation et des évolutions-réactions diverses empêcheront toujours une mécanique « réforme » ou « réflexion » de naître dans un espace musulman hétérogène et confronté à un phénomène de globalisation auquel il participe principalement en le subissant et non en l’influant.
Cordialement,
29/06 00:12 - Reinette
lola encore une qui nous chante la messe ! http://ecjs.stlouis.stemarie.chez-alice.fr/laicite
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