Les thèses
conspirationnistes autour du 11 septembre postulent que les attentats
ne seraient pas ce que l’on croit communément
– une opération terroriste liée
à Al-Quaeda – mais une gigantesque manipulation
opérée par un secteur du complexe
militaro-industriel états-unien cherchant à faire
avancer ses intérêts propres. Ces
thèses sont pratiquement nées en France, avec la
publication en 2002 du livre très
médiatisé de Thierry Meyssan, qui expliquait
qu’aucun avion ne s’était
écrasé sur le Pentagone. Ces thèses
ont été rapidement réfutées
et décrédibilisées par une contre
enquête de deux journalistes de Libération, qui
montraient que le « travail » de Meyssan, libre
interprétation de documents trouvés sur le Net,
ne répondait même pas aux critères
minimaux de la démarche journalistique, tels que
l’enquête de terrain visant à confronter
les différents témoignages. Cette mode
conspirationniste n’a depuis cessé de se
développer aux États-Unis, avec de nouvelles
affirmations fantaisistes relatives cette fois-ci aux attentats de New
York sur le World Trade Center. Lorsqu’en décembre
2006 le mensuel Le Monde Diplomatique a publié un article
d’un journaliste d’extrême-gauche
états-unien dénonçant le ridicule de
cette nouvelle variante de la théorie du complot, il a
essuyé de la part d’une fraction de son lectorat
une flambée de lettres de protestations et de
désabonnements comme il en avait rarement connu dans son
histoire, preuve que ce type de démarche intellectuelle est
aujourd’hui vivace dans certains milieux. Parce que ces modes
de pensée, malgré leur apparence
d’hyper-scepticisme, reposent notamment sur une
sélection partiale des sources,