La lecture attentive et honnête de ce texte et du blog cité aurait pu vous éclairer sur nos motivations et répondre à vos questions. Ce n’est apparemment pas le cas.
Je vais tenter de vous répondre, en mon nom.
« Je reconnais que c’est difficile d’argumenter en proposant de remplacer quelque chose par rien. »
Il Y A, aujourd’hui « quelque chose », à savoir une forêt, lieu gratuit et libre de promenades, de contemplation, de rêveries, de cueillettes, de ramassage de bois, de chasse, de pêche, faisant depuis des générations le bonheur de ses visiteurs et amoureux. Et ce havre de paix et de poésie, sur lequel une entreprise cotée en bourse et peu encline au respect du promeneur traditionnel échappant à ses tentacules a jeté son dévolu, va être amputé d’une partie importante de son étendue, et submergé de nuisances induites pour le reste. Et ceci pour « marchandiser » cet espace à des fins mercantiles.
Nous ne souhaitons pas remplacer quelque chose par « rien », mais empêcher que ce « rien pour les caisses de Center Parcs » actuel ne soit remplacé par « quelque chose » de destructeur mais rentable et même très juteux.
Nous ne nous laisserons pas enfermer dans le débat imposé par Center parcs à savoir « nous proposons et vous ne proposez pas », nous n’avons rien à proposer pour ce lieu qui était très bien jusqu’à ce jour, si ce n’est de le laisser en l’état.
« on sent bien dans votre propos que ce qui vous agace c’est que des gens vont gagner du fric avec une idée que vous ne partagez pas ».
Cela ne m’agace pas mais me révolte, la nuance est importante !
Tout est aujourd’hui marchandise potentielle pour ces entreprises et tout doit être aliéné à celles-ci sans broncher. Chaque recoin de la terre est considéré comme achetable, chaque espace libre est pourchassé et éradiqué pour y installer des pompes à fric dévastatrices et à péages et Il est plus que temps que nous mettions un point d’arrêt à ce pillage méticuleux organisé dans notre dos avec nos édiles. Nous ne voulons plus d’une société ou une minorité arrogante nous chasse de nos forêts et autres espaces de liberté, et ne nous y ré-autorise après destruction (valorisation ?) que contre de l’argent.
« Et je crois que ce n’est pas tellement l’idée de ce Center parcs qui vous agace, c’est celle de ne rien récolter au passage, non ? »
Cette accusation est simplement inqualifiable, je n’y répondrai pas, si ce n’est par l’idée que l’allégeance à l’argent n’est pas heureusement le bût final de l’existence de tout un chacun, et nous sommes encore nombreux à concevoir nos vies d’une façon plus noble.
Mais ce n’est peut-être pas votre cas et c’est dommage pour vous, mais aussi pour nous indirectes victimes de votre passivité et de vos complicités.
« Êtes vous chasseur ? ».
Non, mais en revanche, les chasseurs négocient en effet pour ne pas être pénalisés par le déclassement de leurs anciennes zones et il semble que la solution proposée par la mairie soit de négocier l’obtention d’une une zone actuellement gérée par l’ONF.
C’est la seule concession que la mairie a accepté de faire, isolant les chasseurs du reste des habitués des lieux par un traitement particulier.
« n’y a-t-il pas un peu d’humanophobie dans votre propos ? ».
Vos tentatives de dénaturer nos propos et de les discréditer en y accolant des intérêts personnels eux aussi mercantiles mais concurrents ou en nous qualifiant d’humanophobes sont gratuites et non rattachées à nos écrits.
Elles semblent par « effet miroir », vous dépeindre à vous, et je vous laisse à votre analyse.
Je me contenterai de remplacer votre néologisme par un autre plus adapté, nous sommes plutôt « société-marchandophobe ».
« vous ne parlez pas des taxes qui vont retomber dans les caisses des communes concernées »
Si, elles sont détaillées dans le blog (ou tout au moins leurs estimations y incluant d’ailleurs une taxe professionnelle dont nous avions cru comprendre qu’elle devait disparaître. Ceci dit ces taxes devront dans un premier temps rembourser les considérables frais engagés.
D’autre part, nous refusons la règle qui s’est installée dans cette société marchande, qui consiste à donner aux propagateurs de nuisances le droit de les répandre contre de l’argent et ceci avec la complicité des « écologistes » acceptant, par exemple l’idée stupide de « taxe carbone ».
La spoliation pour la communauté de biens communs, ne sera jamais remplacée par le versement de taxes, quelles qu’elles soient, et la liberté de vie perdue dans l’aventure n’a pas à être monnayée.
Nous ne sommes ni à vendre, ni à acheter.
Nos vies ne sont ni à vendre, ni à acheter.
les plaisirs gratuits d’aujourd’hui dans les rares espaces encore un peu sauvages, ne seront pas remplacés par leurs ersatz payants, et l’argent jeté en pitoyables contre-parties nous salira les mains ( mais peut-être pas celles de nos édiles )