Bonjour,
Malgré que j’aie une adresse courriel.fr, je suis citoyen et résident Belge. Votre débat m’intéresse, dans la mesure où, dans une moindre mesure, il existe chez nous aussi.
Nombre de nos politiques ne se souviennent que des « bons côtés » de l’ex « service militaire », des frasques de jeunesse, etc. Il existe même chez de nombreux jeunes une sorte de nostalgie de cette « parenthèse », excités qu’ils sont par les récits rigolards et un peu gaudriolants de leurs aînés.
J’ai fait mon service, j’ai même été officier durant 10 ans. Il n’empêche que je ne regrette pas la suppression de cette obligation : dès la chute du Mur et la sophistication des armements ( et donc le besoin de qualification du personnel), elle n’avait plus aucun sens. Dès 1992, le service obligatoire a été supprimé chez nous.
L’argument de « mixité sociale », par contre, n’est pas tout à fait faux : ce grand « brassage » a effectivement crée des ponts entre « anciens » et « nouveaux » Belges, et, dans une moindre mesure ( nettement moindre), entre couches sociales.
Pour recréer ces ponts, toutefois, l’instauration d’un service civil obligatoire ne me paraît pas adéquate. Même si je n’adhère pas à tous les « cris de Cassandre » de l’auteur de l’article, le raisonnement est correct et des dérives apparaîtront inévitablement.
La seule approche raisonnable me paraît donc être un soutien massif aux organisations de jeunesse, et d’encourager la mixité des activités par des mesures concrètes, avec des projets qui ne soient pas ringards, mais très actifs. Avec un budget prévisionnel de l’ordre citén par l’auteur, que de possibilités !!!
Et, à côté de çà, comme ça se pratique chez nous, soutenir des projets VOLONTAIRES, comme dans la coopération au développement, ou soutenir des intiatives européennes comme le Service Volontaire Européen, dont j’ai eu l’occasion de coordonner de nombreux projets ici.
Tout celà ne créera pourtant pas une réelle cohérence sociale, qui dépend aussi d’autres facteurs. Mais, pour autant que je m’en souvienne, du temps du « service », tous ne s’embrassaient pas et les préjugés existaient bel et bien : ils ne sont pas nés avec sa suppression.
Autres temps, autres formes. Des idées existent, mais j’espère que vous ferez tout pour que ce principe ne déboule pas, tel quel, dans l’Hexagone.
Bien à vous, un ami Belge.