L’humanisme, c’est déjà une vieille affaire, toujours partagée entre ces deux idées : favoriser le bonheur de soi ou le bonheur des autres ? L’utilitarisme de Bentham dit que la meilleure société est celle où se trouve le plus petit nombre de malheureux. En réponse, John Rawl dit que la meilleure société est celle où le plus malheureux l’est le moins. Dilemme. Surtout en ajoutant cette maxime : l’enfer est pavé de bonnes intentions.
Des systèmes conçus pour avoir réponse à tout, la philosophie n’en manque pas : Kant, Hegel, Comte. Mais elle possède aussi l’inverse : Kierkegaard, Nietzsche, Sartre. Beaucoup ont dit que la science, suprême système dogmatique et totalisant, retirait tout le merveilleux du monde. L’ignorance et le savoir ont chacun ses avantages. Sinon un dogme n’est jamais présomptueux : chacun interprète et personnifie une idée à sa manière et, généralement, se range soit à ses cotés, soit s’oppose à elle. La voie neutre est rare.
En n’acceptant pas que certains hommes ne puissent avoir certains droit, le libéralisme se pose aussi comme une doctrine universelle, une pensée unique. Le débat sur la burqa en est l’exemple actuel. Au niveau littéraire, il y a un rapport à faire avec la société imaginée par Iain M. Banks, « la culture », moins anarchiste qu’ultra-libérale, se considérant comme la meilleure forme d’organisation sociale, imposant sa tolérance culturelle si besoin par la force.
Une pétition est symptôme d’un problème. Les pétitions sont rarement efficace car ce symptôme ne fait pas mal à l’organisme, à la société. Il pourrait être efficace si la société n’avait rien d’autre à s’occuper. Mais nos sociétés occidentales souffrent de multiples symptômes et s’occupent d’abord des plus dangereux pour elle. Entre les revendications de millions de manifestants et celles des banques, Sarkozy accorda son attention à celles qui faisaient courir le plus de risque à la république. Et les manifestants n’avaient pas l’air de loups mais de moutons.
Je ne crois pas que L’Angleterre ait abandonné l’Inde par humanisme ni que le pacifisme de Gandhi y aida beaucoup. La plupart des anglais étaient partis avant 1930, maintenir l’ordre entre hindous et musulmans (peu pacifique entre eux) coûtait cher : mieux valait un pays libre attaché à l’Angleterre par une alliance étroite favorisant les échanges économiques : le Commonwealth. Minoritaires, la violence était pour les Noirs des états-unis un échec assuré. Et, comme Gandhi, les grands leaders Noirs apparurent au temps décisifs.
Mais quand l’on voit le temps et la sueur qu’il fallu aux Noirs pour obtenir ce droit si simple, si fondamental dans une société par avance démocratique et libérale, qu’est l’égalité, comment penser que le pacifisme aurait eu un effet quelconque en 1789 ? Comment croire qu’à l’heure où le féodalisme économique s’impose, la non-violence pourra ramener l’égalité sur terre ? Triste constat, mais constat avant tout.
19/07 15:11 - Lucien Denfer
Pédagogue en plus il professore, rien que ça. un salmigondis blablatesque...
09/07 11:48 - Walden
« Votre définition de l’humanisme est celle du libéralisme : donc fausse » ; je ne pense (...)
08/07 15:28 - Moristovari
Le libéralisme est un humanisme ; l’humanisme n’est pas le libéralisme. Votre (...)
08/07 11:56 - Walden
Je ne pense pas que la question de l’humanisme soit de favoriser le bonheur de soi ou (...)
07/07 19:42 - Moristovari
L’humanisme, c’est déjà une vieille affaire, toujours partagée entre ces deux idées (...)
07/07 16:27 - Walden
Merci pour votre pertinente réponse, néanmoins le désaccord persiste sur 2 points : Les (...)
Agoravox utilise les technologies du logiciel libre : SPIP, Apache, Ubuntu, PHP, MySQL, CKEditor.
Site hébergé par la Fondation Agoravox
A propos / Contact / Mentions légales / Cookies et données personnelles / Charte de modération