@ L’auteur
Vous êtes injuste envers les Français ! Beaucoup ont lu Gogol qui, certes écrivait en russe mais souvent sur l’Ukraine. La statue d’Anne de Kiev, reine de France orne le Pont Alexandre III à Paris et la première « Description de l’Ukraine » a été publiée à Rouen au milieu du XVIIème siècle. L’Ukraine n’est donc pas totalement inconnue des Français !
Sans parler du gopak ou du trepak transformés en casatchok...
Rappelons qu’Anne Iaroslavna, fille de Iaroslav le Sage épousât Henri Ier en 1051 et devint ainsi reine de France puis, à sa mort, régente du royaume. Les liens entre la France et l’Ukraine sont donc fort anciens. Les choses se compliquent évidemment car on ne fait pas en français courant la différence entre la Rus’ ( Russie kiévienne ) et la Russie. Quant à mentionner la Ruthénie...
Il est vrai qu’en France les Ukrainiens sont en général perçus comme une « variété » de Russes. Dans les romans du XIXème, on parle couramment de Grande Russie ( la Russie ), de Petite Russie ( l’Ukraine ), de Russie Blanche ( la Biélorussie ) et de Russie Rouge ( la Galicie ). De plus, « Ukraine » de même que « Krajina » signifie ’bordure’, ’confins’, soit en bon français, la Marche ou les Marches. Il s’agit donc d’un état-tampon dont l’identité a fluctué au hasard de l’histoire, la moitié orientale se considérant russe tandis que la moitié occidentale se sentant plus proche de l’Europe de l’Ouest. Les stratèges US ne reculeraient pas devant une dislocation de l’Ukraine...
Par ailleurs, les contacts professionnels sont plus faciles et plus agréables avec les Ukrainiens qu’avec les Russes...