Je n’ai jamais écrit que l’on devient forcément délinquant.
Il s’agit en fait d’une minorité, rendue très visible par l’attention toute particulière que leur portent les médias.
Bien sûr que la violence et la délinquance ont existé de tous temps. Dans ma jeunesse on parlait des « mods » et des « blousons noirs » à Paris, tandis que les bals de campagne tournaient souvent à la bataille rangée avec blessés, et parfois morts à l’appui.
Mais il n’y avait pas la télévision pour se précipiter et les « analystes » patentés pour disserter sur « la violence des jeunes ».
Et il y a un autre point qui est « oublié » de nos jours : la délinquance n’est pas que le fait de jeunes déshérités, simplement quand il s’agit d’enfants « de bonne famille », on « s’arrange » et ça ne fait pas les gros titres - d’ailleurs on n’en parle pas du tout.
Et puis Jean Montaldo, dans son ouvrage récemment commenté ici même n’écrit-il pas ; « A ce tarif chacun aura compris que dans votre monde détraqué, il est bien plus lucratif et bien moins risqué d’attaquer les banques en costume mohair et soie, à coups de faux bilans et de contrats frelatés, plutôt que de s’en prendre, revolver au poing et encagoulé, à la Caisse d’Epargne du coin ».
Et plus loin : « dans ce pays [les USA] la délinquance financière y est heureusement jugée avec la même sévérité qu’une attaque à main armée. Nous ne sommes pas en France, où la prison avec sursis sied le plus souvent aux escrocs et corrompus en col blanc, costume gris et légion d’honneur sur canapé ».