Nitya Mon frère est mort,
Nous étions pareils à deux étoiles dans un ciel nu.
II était comme moi Brûlé par le soleil ardent
Au pays des brises légères,
Des palmiers ondoyants
Et des fraîches rivières,
Où les ombres sont innombrables,
Les perroquets éclatants et les oiseaux bavards.
La cime verte des arbres
Se balance dans le soleil brillant,
Les plages sont dorées
et les mers bleues et vertes.
Là-bas, le monde vit dans l’ombre, à l’abri du soleil,
La terre est brune et brûlée,
Les rizières étincellent,
Verdoyantes dans les eaux vaseuses ;
Des corps bruns, nus et luisants,
Sans contraintes dans la lumière éblouissante.
La mère allaite son enfant sur le bord du chemin
Où se dressent des autels,
Et un amoureux, pieusement,
Apportent l’offrande des fleurs.
Silence pénétrant,
Paix infinie.
Il est mort ,
Et j’ai pleuré seul à l’écart.
Partout où j’allais, j’entendais sa voix
Et son rire heureux.
Je cherchais son visage
Sur celui de chaque passant
Lui demandant s’il avait croisé mon frère,
Mais personne ne pouvait me réconforter.
J’ai adoré,
J’ai prié,
Mais les dieux sont restés muets.
Je ne pouvais plus pleurer,
Je ne pouvais plus rêver.
Je le cherchais en toutes choses
Sous tous les cieux.
Souvent j’entendais les arbres murmurer
Et m’appeler vers son séjour.
Dans ma quête
Je T’ai contemplé,
O Seigneur de mon âme,
En Toi seul j’ai trouvé le visage de mon frère.
En Toi seul,
O mon éternel Amour
Je contemple le visage
De tous les vivants et de tous les morts.