Bonjour Cambrone
Très flatté de croiser le verbe avec vous ! Si ! Si ! C’est sincère.
De prime abord, vous vous connaissez très bien en « Fellagha », terme que je ne partage pas du tout, vous l’aurez remarqué ! C’est la photo d’un combattant authentique, qui après avoir crapahuté dans le désert de Lybie, jusqu’à Al Alameïn, en passant par la Tunisie, dans les rangs des forces françaises, durant la seconde guerre mondiale, s’est engagé dans les rangs de l’ALN/FLN. Il est tombé sous les balles de la légion étrangère en décembre 1956. L’hommage que lui rendent les animateurs du site de la légion est suffisamment éloquent sur ses états de service. Bravo pour le coup d’œil, on reconnait de suite le professionnel !
Concernant la suite de votre post, que j’ai lu avec attention, en raison de ce qui précède, permettez quelques remarques. Le retour sur la guerre d’Algérie pour expliquer la guerre civile qui aura fait plus de 200.000 victimes, dont les 7 malheureux moines trappistes (paix à leurs âmes) est un sentier que j’ai délibérément choisi de ne pas emprunter. Surtout pour ne pas tomber dans les travers auxquels vous vous référez pour descendre mon argumentaire.
Je voudrais très franchement vous dire que les autorités algériennes ont tous les moyens pour prendre position officiellement sur cette affaire. Ils n’ont certainement pas besoins d’un simple chroniqueur d’AV pour servir la soupe à leur place. Mais franchement, vous m’offensez profondément en m’accusant directement de grenouiller pour le compte d’officines « dont la parole vaut autant que celle d’un général Français ! Sans doute, mais nous nous éloignons de mes propos. Je pensais que vos compétences évidentes dans le domaine du renseignement en général et de la barbouzerie en particulier, vous prédisposez naturellement à ramener un peu d’eau à ma réflexion. N’ayant personnellement aucune expérience militaire, j’ai tenté de comprendre comment, à partir d’un hélicoptère, avec forcément un armement lourd (pas une simple kalachnikov), c’est-à-dire des roquettes ou une mitrailleuse, on pouvait épargner la tête des pauvres moines ! Tout en se permettant de « charcuter » toutes les autres parties du corps, au point où il devenait plus prudent de ne pas les montrer. Ni à leurs familles, ni à leurs amis, ni aux algériens avec lesquels ils vivaient en parfaite harmonie. Je suis tout à fait d’accord avec vous qu’après toutes ces années, -où, je l’apprends, la France aurait aidé le FLN contre les GIA ,c’est un scoop- il devient urgent que l’on saches la vérité. Car ce que nous savons, nous les algériens qui luttions ici, c’est que la France n’a jamais voulu livrer les armements sophistiqués que l’Algérie demandait à cors et à cris ; les Etats-Unis en feront de même, par ailleurs, si bien que les hélicoptères pouvant permettre d’opérer de nuit, l’armée Algérienne(ANP et non ALN) les attend toujours !
Désolé de rebondir sur vos propos sur la nécessité d’informer les familles, après 13 années de silence partagé équitablement entre les deux Etats.
Avec les miens, -voir mes anciens papiers sur AV, notamment celui sur les victimes de la répression aveugle et sans discernement durant la guerre d’Algérie- je ne cesse d’en appeler à la France officielle, pas celle des citoyens, afin qu’elle nous dise simplement ce que son armée a fait des corps de nos parents. Vous l’aurez certainement remarqué dès le préambule, je ne ménage point les autorités algériennes qui ont la responsabilité devant l’histoire, de nous dire la vérité sur la mort de nos parents durant la guerre d’Algérie. Pour moi, il n’y a ni repentance, ni amnésie, il y a nécessité de reconnaissance des crimes commis, et surtout favoriser la localisation des charniers. Quand je dis reconnaissance, c’est à l’identification par ADN que je pense, la plupart des victimes ayant une descendance encore valide et en possession de tous ses moyens. Surtout de discernement. C’est ce qui me permet de vous dire que la vérité est bonne à prendre pour tout le monde.
Enfin, je regrette que vous n’ayez pas répondu à ma demande d’une reconstitution de l’attaque du bivouac, telle que décrite par ce général. Nous serions alors tous définitivement fixés. En attendant permettez mes doutes sur les déclarations du général Buchwalter. C’est ça le fond du problème. Bien à vous
Avérroès