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Commentaire de Massaliote

sur « Paris brûle-t-il » ?


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Massaliote 15 juillet 2009 12:10

Une réponse :

« On croit volontiers que l’insécurité est toujours et néces­sai­re­ment en elle-même une calamité…
En réalité elle joue un rôle important dans le maintien de la stabilité du système. Elle concourt utilement par exemple à dé­mo­raliser les populations, et par là même aussi à les convaincre de la va­nité qu’il y aurait à vouloir s’opposer au « sens de l’histoire » (tel que le définissent les autorités). On pourrait dire aussi qu’elle a une fonc­tion rééducative. Elle achève de réduire les individus à l’impuissance et de les mettre dans l’incapacité de ne rien entreprendre contre la no­menklatura en place. Bref, c’est un instrument efficace de contrôle so­cial. On lui est redevable de soustraire les autorités aux désa­gré­ments liés à une hypothétique et toujours aléatoire contestation ve­nue de la base.On comprend dès lors le soin tout particulier qu’elles mett­ent à la laisser se développer comme elle le fait. Elles ne disent na­turellement pas qu’elles sont pour l’insécurité (non quand même), mais elles ne s’emploient pas moins à la favoriser discrètement. L’in­sécurité a parallèlement encore une autre fonction péda­go­gi­que : celle d’habituer progressivement les populations à l’ab­sence de droit.La croyance en l’existence du droit n’a en effet de sens que dans un Etat de droit. Dans un Etat qui n’ est pas de droit ou l’est de moins en moins, parce que les autorités elles-mêmes en pren­nent de plus en plus à leur aise avec le droit (quand elles n’en vien­nent pas purement et simplement, comme c’est souvent le cas, à se mettre au-dessus du droit), une telle croyance perd évidemment tou­te raison d’être. A la limite même, elle pourrait passer pour sub­versive. »Eric Werner – De l’extermination, Editions Thael – 1993.


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