Là chère ou cher Rougalashinga, permettez-moi de soupçonner que vous ne vous êtes jamais intéressé(e) aux détails de l’histoire de l’astronomie. Rassurez-vous, vous n’êtes pas le ou la seule.
L’observation ne suffit pas. Le bon sens non plus. Ils ne sont pas d’un grand secours : il faut plus que ça. Une théorie, un modèle et des vérifications qui permettent d’invalider cette théorie. Les vérifications ne valident jamais définitivement une théorie.
Et pourtant, en dépit du bon sens et de l’observation, nous croyons fermement que c’est la terre qui devrait tourner autour du soleil.
Pourquoi ?
Avant que les astronautes ne s’éloignent de la terre, personne ne l’avait vu tourner et c’est Aristarque de Samos, trois siècles avant JC qui avait donné une première justification mathématique. Bien d’autres Grecs avaient adhéré à cette thèse, mais le Moyen-âge judéo-islamo-chrétien n’avait d’yeux que pour Aristote et pour sa physique géocentrique. Celà s’explique aisément et c’est Maïmonide un juif du XIIe siècle qui nous le dit : Aristote est l’inventeur du Premier Moteur, invisible, insondable, celui qui fait tourner toute la lourde mécanique céleste sans être vu. « Et c’est là Dieu, que son nom soit glorifié », nous dit Maïmonide.
Aristarque de Samos, ayant estimé les dimensions relatives de la lune et du soleil par rapport à la terre et ayant trouvé que le soleil est beaucoup plus volumineux que la terre, en a déduit que c’est plutôt la petite terre qui devait tourner autour du grand soleil. Cette logique là n’était pas celle d’Aristote, celle que le Moyen-âge chérissait mais qui a été un fiasco cuisant.
(cf. Archimède, l’Arénaire, éditions Les Belles Lettres, 1971, Tome II, pages 129-157 )