"Attention aux amalgames : « rendre justice » aux victimes ou les venger, considérations qui vous amènent à conclure que c’est la « loi du talion », ce n’est pas du tout la même chose.
De même que « rendre justice » et rendre « la Justice » sont deux choses différentes.
Or on sait bien que, pour se reconstruire, une victime ou sa famille a besoin que La Justice lui rende justice. Quand il n’y a pas superposition des deux, la victime fait appel et si cette possibilité existe, c’est bien qu’elle est nécessaire.«
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Contrairement à Sisyphe je pense que la justice est aussi là pour »rendre justice« aux victimes et heureusement d’ailleurs.
Mais rendre justice à la victime cela consiste seulement en ceci :
- juger qu’elle a été victime d’un crime et dire lequel
- lui accorder les réparations civiles de son préjudice (en général des dommages intérêts)
En revanche la peine n’a jamais eu pour objet de rendre justice à la victime. Elle sanctionne la transgression d’une loi édictée par la société. C’est la transgression qui est sanctionnée en tant que telle et non le tort causé à telle personne en particulier.
Voilà pourquoi la victime ou sa famille n’ont pas le droit de faire appel sur la peine : cela ne les regarde pas.
Il est possible que cela change un jour et que sous la pression de l’opinion publique (car je vous répète que vous êtes des millions à penser cela), la justice devienne une sorte de procédé thérapeutique visant à aider à la »reconstruction« de la victime, au détriment de l’accusé.
Au détriment de l’accusé dont l’innocence ou la culpabilité passeront dés lors au second plan, de même que les circonstances atténuantes qu’il pourrait faire valoir, telles que sa minorité ou son histoire personnelle, ou encore ses capacités de réinsertion, toutes choses évidemment sans intérêt du point de vue de la sacro-sainte »reconstruction" de la victime.
Si cela se produit un jour ce sera une véritable dégénéréscence et une régression de quelques millénaires.
Mais on n’en est pas là et à ce jour le procès n’est pas une thérapie.