Tout le monde ne peut qu’être d’accord sur l’ignominie de cet assassinat, mais celui-ci aurait-il moins ignoble s’il avait été commis sur un non-juif ?
Les coupables ont été jugés avec la circonstance aggravante d’antisémitisme et le procureur, qui n’est pas particulièrement tendre, s’est déclaré satisfait des peines qui ont été prononcées.
Ce qui pose question, c’est l’appel de MAM au parquet, à la demande de la mère de la victime.
La mère a subi une perte irréparable et dans des conditions atroces ; il est bien évident qu’aucune peine prononcée ne pourra être satisfaisante pour elle et on comprend ses sentiments.
Le parquet fait ses réquisitions au nom de la société, pas au nom des familles qui ne verront jamais satisfaire leur désir de vengeance. Les citoyens doivent s’ y plier à moins de rétablir la peine de mort.
La ministre aurait-elle eu une oreille aussi attentive s’il s’était agit d’un citoyen lambda et ne se serait-elle pas tenue au verdict prononcé ?
Va-t-on instaurer dorénavant une justice et des peines à la carte selon que la famille de la victime est juive ou non ? N’est-ce-pas une sorte de passe droit, un privilège réservé à une seule catégorie de la population ?
Va-t-on prononcer des peines plus lourdes quand des juifs seront victimes alors qu’on les a déjà aggravées pour cause d’antisémitisme ?
Cette vision de la justice est assez inquiétante et ressemble plus à la vengeance, alors qu’ on peut déjà constater qu’elle est à plusieurs vitesses, selon que l’on soit riche ou pauvre.