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Commentaire de Danièle Dugelay

sur La démocratie est le pire des régimes, si…


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Danièle Dugelay Danièle Dugelay 26 juillet 2009 02:13

Notre démocratie est loin d’être parfaite et il y a beaucoup à faire pour l’améliorer.

Un citoyen doit être informé, mais aussi formé à l’exercice compétent de sa citoyenneté.
A notre époque, on donne à nos enfants une formation qui leur permettra de travailler, de produire, en principe pour le bien de la société. L’école n’enseigne pas, ou si peu, à devenir un citoyen. Devenir citoyen responsable nécessite de faire une étude critique de tous les textes fondamentaux y compris les traités internationaux. Cela implique aussi l’apprentissage de l’analyse des textes de lois, des règlements, des résolutions et décisions de l’UE, mais aussi des écrits et des déclarations des politiques, analyse du contenu, mais également de ce qui ne s’y trouve pas. De plus, puisque les politiques utilisent depuis plusieurs décennies les techniques de la publicité, essayant de susciter chez les citoyens des réactions qui appartiennent davantage au domaine de l’instinctif qu’au rationnel, il faut protéger ces derniers en leur enseignant ces procédés destructeurs de discernement. Ce serait une mesure de salut public, à mon avis. Sans doute faudrait-il allonger de quelques mois les études, mais comment parvenir à une démocratie réelle autrement ?

La formation devrait être complétée par une information honnête et complète par l’ensemble des médias. C’est loin d’être le cas maintenant, quand on voit la place occupée par les faits divers. Les JT vous parlent-ils de ce qui se décide au niveau de l’Europe ? Avez-vous des renseignements, en dehors d’internet, sur les évènements dans le Honduras, petit pays mais important au niveau géopolitique. Etes-vous au courant avec précision des deux récentes condamnations de la France par la communauté internationale ? etc... Je crois que la situation est si grave que seule une politique contraignante pourrait aboutir au respect de l’éthique par tous ceux qui doivent nous informer, sous le contrôle d’un juge indépendant.

Par ailleurs, le choix proposé aux électeurs devrait être clair. Notre président élu avait-il précisé les atteintes au droit du travail, à la laïcité, au pouvoir d’achat, à notre économie industrielle, agricole, de services, etc... dont il nous a gratifiés ? Je ne crois pas. De plus, le parti le plus important de l’opposition est en pleine crise d’identité et plus personne ne s’y retrouve. D’ailleurs, les citoyens ont pu constater maintenant que « modernisme » se traduisait par « soumission à la mode, à la pensée dominante » qui ne leur apporte que le malheur. J’ajoute que la France est toujours partagée en deux, les écarts de voix aux élections n’étant pas très importants. Quand le parti majoritaire gouverne avec mesure et sagesse, sa modération permet à l’importante minorité de l’accepter. Quand il est extrêmiste comme c’est le cas maintenant, c’est insupportable pour ceux qui ne l’ont pas élu et qui en viennent à douter de la démocratie. Le rejet du vote par référendum de 2005 a également porté un rude coup à l’idéal démocratique. Je voudrais aussi poser une question simple : peut-il exister une convergence d’intérêts entre, d’une part, la Haute finance internationale et ses valets largement récompensés et, d’autre part, l’immense masse de citoyens qui travaillent essentiellement à son profit ? Je mets quiconque au défi de pouvoir m’en apporter la preuve. Aussi, ceux qui prétendent que le clivage droite-gauche n’existe plus, sans donner d’arguments logiques, ne font qu’accroître la confusion chez les électeurs-citoyens. L’intérêt général ne peut pas exister, à moins qu’il soit défini par l’intérêt du plus grand nombre, c’est à dire des classes populaires et moyennes.
Le centre est un leurre, ce ne peut être qu’une droite modérée. Quand les usines ferment, délocalisent, afin de garantir les profits des actionnaires, la lutte des classes devient une évidence. Aussi de tels discours sont démobilisateurs et provoquent le découragement et l’abstention (ou un vote refuge pour des écologistes qui ne savent plus si ils sont pour la concurrence libre et non faussée, ou si ils s’y opposent, ce qui devrait un choix rationnel pour la protection de la planète). 

Je voudrais ajouter un détail, mais que je considère très important. Je pense que l’usage du mot « assistanat » est en lui-même un choix politique pour l’individualisme, la compétition sans règles et la méritocratie qui concerne le plus souvent le mérite d’avoir eu des parents fortunés. Si mes impôts servent à venir en aide aux blessés de la vie, aux infirmes, aux malades, je ne considère pas cela comme de l’assistanat, mais comme une simple solidarité humaine. Quant au chômage, c’est un abominable gâchis provoqué par le libéralisme économique qui fait passer l’argent avant les hommes. Le droit au travail est un droit fondamental, mais celui-ci ne bénéficie d’aucune garantie, contrairement au droit de propriété qui doit toujours être respecté. Aussi, si le fonctionnement du système libéral entraîne obligatoirement un taux de chômage plus ou moins important selon la situation économique, il apparaît normal que les chômeurs soient justement indemnisés par la société qui a accepté ce système économique ou, plus justement, par ceux qui en profitent. Les chômeurs ne sont pas des coupables, ce sont des victimes et ils ont droit au respect que l’on doit à toutes les victimes d’injustice.


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